Un candidat PS pour 2012 dès cet été?

Publié le par Le chafouin

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Le PS n'en a pas assez. Fort de trois claques présidentielles de suite, le parti pourrait essayer de changer, de sortir de l'ornière. Mais non : en proposant d'élire dès maintenant le candidat pour 2012, Ségolène Royal montre l'idée qu'elle se fait du PS. Un marche-pied pour le pouvoir?

Pendant toute la campagne, elle s'est moquée du PS comme de l'an 40. Elle a tout fait pour rester en-dehors du cadre. Pour avoir sa propre organisation, et en tâchant d'écarter les leaders, puis de les mettre en avant, puis de les enterrer à nouveau. "Libre".

Dès l'annonce de la défaite, elle apparaît tout sourire sur les écrans, telle Mitterrand en 1974, pour se réjouir : un mouvement est né, annonciateur de victoires prochaines. Et bien sûr, dans son esprit, vaincre passe par elle!

La voilà donc qui déroule sa stratégie nouvelle : ringardiser Strauss-Kahn en s'appuyant sur l'acquis du pacte présidentiel (bien maigre pourtant), et en renouvelant la proposition de l'alliance avec les centristes. C'est un peu le comble, mais bon.

Et aujourd'hui, que dit-elle? A la sortie du conseil national du PS, ce matin, elle a expliqué que le plus "cohérent" serait de nommer rapidement, au cours du prochain Congrès qu'elle voudrait organiser dès le lendemain des législatives, un secrétaire du PS qui aurait aussi vocation à être le candidat pour 2012.

"Votez pour moi", aurait-elle pu dire. Ses arguments? "Il y a eu une discipline à l'UMP qui n'a pas été aussi claire au PS, à cause d'un calendrier qui suscite des affrontements internes et des primaires" qu'elle qualifie de "processus épuisant"qui permet de donner des arguments à l'adversaire.

Se battre tout de suite, alors? Affronter tout de suite Fabius et DSK, à la vie, à la mort? Et qui dit que le candidat choisi sera efficace jusqu'au bout? Dire a priori que le premier secrétaire sera postulant à la présidence de la République, c'est un tantinet péremptoire. On peut aussi considérer que pendant cinq ans, le "candidat" va s'abimer. Se faire taper dessus. D'un autre côté, si Ségolène Royal avait été choisie pus tôt, elle aurait pu d'avantage se préparer, alors qu'elle n'était cette fois visiblement pas mûre pour l'élection. Elle aurait pu développer ses arguments plutôt que de se battre contre ses amis, pendant que Sarkozy avançait. Mais après, n'est-ce pas elle qui a fait patienter son monde en persistant dans la voie des ateliers de démocratie participative?

A droite, cela ne s'est pas décrété : Sarkozy s'est peu à peu imposé comme le candidat naturel de son camp. Il serait temps que la gauche s'inspire de l'exemple, qui semble avoir très bien fonctionné... Mais la réflexion, le recul, on a l'impression qu'on ne connaît pas au PS.

Publié dans Chafouinage

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L
On reproche au PS d'zvoir choisi des idées puis un candidat, et là, en revanche, on reproche à Royal de vouloir faire l'inverse...Mais beaucoup trop tôt, surtout! Comme dit Bastogi, il vaudraitmieux d'abord réfléchir sur l'endroit où ils veulebt aller ensemble, et ensuite ils choisissent le maître du navire, ce serait bien plus simple.Quelle femem avide de pouvoir... ça transpire de tous les pores de sa peau!Ah : petite blague transmise par mail : Christophe Colomb fut le 1er Socialiste, il ne savait pas où il allait, il ignorait où il se trouvait et tout ça aux frais du contribuable...
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B
Salut.L’UMP n’a pas pu avoir une meilleure « discipline » grâce à son calendrier, puisque les primaires (ou plutôt la nomination de l’unique candidat) ont eu lieu après celles du PS… Ce qui a forgé cette discipline à l’UMP, comme tu le précises, c’est que le candidat s’est - durant des années, imposé peu à peu comme le candidat naturel de son parti.Personnellement, j’estime que le PS aurait d’abord besoin de faire le point (notamment sur ses futures alliances) avant de se lancer dans une course, la même que celle qui l’a fait perdre il y a moins d’un mois (avec en prime son plus mauvais score au second tour)… De plus, permettez-moi de dire (à titre personnel) que je trouve démagogique de crier au ralliement avec le centre alors que l’on « crachait » dessus avant de connaître ses résultats (même si je conçois que cela s’avère nécessaire d’un point de vue électoral). C’est peut-être cela aussi qui a fait perdre Mme Royal, et c’est pour cela que j’estime que le PS a encore quatre ans pour se préparer, rénover ensemble un parti qui n’appartient à aucun des éléphants, avant de repartir en campagne pour 2012, avec peut-être un candidat qui aura su rassembler tout le monde.S’il continue à jouer de conflits de personnes (et d’ambitions personnelles) un peu à l’instar de ce qu’il appelle « sa gauche », moi je connais déjà les prochains résultats…
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P
Ah Royal... Que dire... Elle me fait flipper... Ouais c'est ça...
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