La Justice refuse de trancher le litige Seconde Life-Familles de France

Publié le par Le chafouin

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Puisque la procédure judiciaire entamée par Familles de France contre Linden Lab, l'éditeur américain du monde virtuel Second Life, a été évoqué ici puis sur ce blog, permettez moi d'évoquer les suites de cette "affaire". En l'occurrence, l'échec de cette action, examinée aujourd'hui en référé au tribunal de grande instance de Paris.

C'est sur la forme que l'action est rejetée : selon le magistrat qui a dû juger l'affaire, les associations demanderesses (Familles de France, et l'Udaf de l'Ardèche) ne produisent pas de preuves de ce qu'elles dénoncent, à savoir une circulation sans contrôle, sur Second Life, d'images pornographiques, voire zoophiles, ainsi que des publicités pour le tabac, l'alcool et les jeux en ligne. Linden lab, de son côté, avait répondu que le contrôle des mineurs avait été renforcé, et que la loi française était inapplicable à son monde virtuel. De plus, selon le juge, Linden Lab s'est engagé à aller plus loin encore dans la protection : la société envisagerait de développer un "système destiné à assurer un contrôle renforcé aux contenus réservés à l'adulte grâce à une vérification par un organisme tiers de l'identité des membres inscrits".

"Les associations demanderesses ne sont pas en mesure de justifier de la réalisation effective d'un trouble grave à caractère manifestement illicite et d'un risque de dommage imminent pouvant affecter les mineurs", écrit le juge dans sa décision. Le constat d'huissier sur lequels s'appuyaient les plaignants daterait de plus de trois mois, selon lui...

Il avait été défendu ici que la médiatisation de cette plainte n'était pas une mauvaise chose. Dans la mesure où cela permettait en premier lieu de mettre le doigt sur le non-respect généralisé des lois sur la pornographie (pour rappel, aucune image de ce type ne doit être susceptible d'être vue par un mineur), que ce soit sur internet ou pas.

Un débat qui avait aussi pour intérêt de remettre en cause l'impunité du web. Ou plutôt, de la mettre en question : peut-on tout laisser faire sur internet, sous prétexte qu'il est "impossible de contrôler"? L'argument paraît un peu juste, tout de même.

Ce problème est complexe. Un juge du TGI de Paris est très mal placé pour le trancher : c'est donc en toute logique que la demande des associations a été rejetée, sur un détail! On peut parier que si le constat d'huissier avait été valable, il y aurait eu autre chose. Incompétence du tribunal, par exemple? Il n'en reste pas moins que le débat demeure. Aux citoyens de s'en saisir!

Publié dans Société

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L
Certes, les parents sont responsables, mais quand il y a des carences, doit-on laisser faire? Je ne suis pas non plus pour légiférer, il suffit d'appliquer les textes, qui interdisent qu'un mineur puisse voir ça (attention, je le répète, si les faits sont constatés, ce que je n'ai pas vérifié et que le juge a nié). Les textes interdisent aussi les sites pédophiles (même si ça n'a rien à voir), et là, quand ça arrive, on agit.Ceci dit, je ne me fais pas d'illusion. Protéger les mineurs de la pornographie n'est pas un objectif majeur... Tout le monde s'en fout!
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T
"peut-on tout laisser faire sur internet, sous prétexte qu'il est "impossible de contrôler"je vais redire à peu près ce que j'avais dit chez Versac mais j'avais été censurée, (pourtant je suis il me semble assez soft quand je fais des commentaires...)Je pense que  Famille de France fait son "boulot" en mettant en garde et il convient aux parents de faire leur boulot. Je ne connais pas second life mais quand on voit des enfants ou ados aller seuls sur le net il y a de quoi s'interroger sur notre rôle de parents. Je ne suis pas pour légiférer pour tout, ça commence même à m'agacer. Et avant le net il y avait la télé, les magazines, les affiches...
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S
Disons que cette affaire aura au moins permis d'alerter les parents et leur rappeler leur rôle. Attaquer Linden Lab est ridicule en soi.Étrange que l'UNAF ne s'en soit pas pris aux skyblogs qui recèlent quelques perles aussi et où beaucoup d'adolescents et jeunes enfants traînent régulièrement. Myspace également... Enfin bref, rendons Internet inaccessible, ce sera plus simple.Par contre, je serai curieuse de savoir comment ils vont vérifier l'identité des membres inscrits...
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