Euthanasie : ils ne savent plus quoi inventer...

Ils ne savent plus quoi inventer. Ils entretiennent la confusion, pour faire avancer leurs idées. Alors que l'Eglise, par la voix de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, vient de rappeler, à la mi-septembre, sa position sur l'euthanasie - maintien de l'alimentation d'une personne en état végétatif, ce qui est nettement distinct de l'acharnement thérapeutique - un journal chrétien (de gauche) italien, MicroMega, affirme que Jean-Paul II a été euthanasié. Rien de moins. Sans preuve, sans indice même. En faisant parler un médecin qui n'a jamais approché le défunt pape au cours de son agonie. Oui, ils ne savent plus quoi inventer...
"Laissez-moi aller au Père", aurait dit Jean-Paul II au cours des derniers moments de sa vie. Aujourd'hui, il pourrait aussi dire : "laissez moi tranquille avec vos polémiques de boutiquiers". Boutiquiers qui pratiquent volontairement l'amalgame entre l'acharnement thérapeutique, l'euthanasie, les soins des personnes dans le coma. Or affirmer que le pape a été euthanasié est trompeur : cela signifierait qu'un produit létal lui a été injecté, ce qui est invraisemblable. La thèse est d'ailleurs autre : on assure que l'entourage du pape a cessé de le nourrir. Le Vatican, qui est le mieux placé pour en parler, répond avec sérénité par la négative. D'ailleurs, après avoir dénoncé la "culture de mort" pendant des années, comment est-il imaginable que Jean-Paul II ait autorisé un tel reniement?
Oui, ils ne savent plus quoi inventer pour imposer dans les esprits leur culture de mort. Calomniez, il en restera toujours quelque chose. Trouver des preuves? Mais non, ça ne sert à rien! Il suffit de balancer l'info, que l'ensemble de la presse mondiale s'empressera de reprendre : le but est atteint. Il est clair : montrer que l'Eglise fait ce qu'elle interdit aux autres. "Il est inacceptable de les interrompre (l'alimentation et l'hydratation, NDC) ou de ne pas les administrer, précisait le 15 septembre le document de la Congrégation pour la doctrine de la foi, qui avait été interrogée par l'église américaine sur le cas de l'emblématique Terri Schiavo. Si une telle décision doit entraîner la mort du patient, on est alors en présence d'une euthanasie par omission." Le piège est tendu : "Le traitement médical reçu par le pape Jean Paul II dans les dernières semaines de sa vie constitue, selon les critères établis par l'Eglise catholique elle-même, un authentique acte d'euthanasie", scande l'auteur de l'article polémique, Lina Pavanelli, médecin-anesthésiste et professeur à l'université de Ferrare. Que Jean-Paul II ait été euthanasié ou non, ils s'en moquent. Ce qui compte, c'est de discréditer le Vatican. De le placer, aux yeux du public, devant ses contradictions apparentes. De lui refuser la légitimité de s'exprimer sur ces sujets. Mais si les religions n'évoquent plus ces sujets, n'ont pas le courage de donner leur opinion, de montrer aux hommes le chemin qu'elles estiment bon, à quoi servent-elles?
La position du Vatican est ce qu'elle est, chacun en pense ce qu'il veut. Il est cependant bon de la rappeler, pour qu'on sache de quoi on parle :
- on ne peut pas injecter un produit dans l'intention d'abréger la vie (potassium...) : c'est un meurtre pur et simple.
- on ne peut interrompre l'alimentation et l'hydratation (dans le cas de ceux qui restent dans le coma, par exemple, ce qui serait une euthanaise dite passive)
- on peut interrompre les soins manifestement disproportionnés par rapport à l'effet qu'on peut en attendre. C'est la condamnation de l'acharnement thérapeutique.
- on peut procéder à des soins ayant pour but de soigner le mal ou la douleur, même si on sait par ailleurs que ce produit peut provoquer la mort (qui n'est pas le but recherché). Ici, c'est l'intention dans lequel le produit est administré qui est importante.
P.S. : Le Monde a la palme de la mauvaise foi sur cette affaire : le quotidien du soir, soi-disant de référence, a accompli l'exploit d'évoquer le sujet sans même citer la version du Vatican. Pas mal, le principe du contradictoire!