Aphatie enfile les gants de boxe contre le "marxisme de bazar"
Dans sa dernière chronique, Jean-Michel Aphatie se lâche...
"Le Figaro est un bon journal, sérieux, qui révèle plein de choses et qui déjoue totalement toutes les supputations de contrôle de la presse par les forces d'e l'argent et de la politique réunies, suivez mon regard et vous verrez la dictature incarné par vous savez qui. Pour ne parler que des derniers jours, Le Figaro, dirigé par Nicolas Beytout avec qui je travaille tous les dimanches avec un plaisir et une complicité que j'avoue ici en étant prêt à le répéter sous les tortures de l'inquisition qui pointe, outre le dossier UIMM, Le Figaro donc a publié hier l'information qui concerne EADS et mouille jusqu'à l'os l'ami du président de la République, Arnaud Lagardère, tout comme il a établi, jeudi dernier, que le gouvernement faisait de la propagande et non de l'information en annonçant 22.900 suppressions de postes dans la fonction publique alors que la réalité est plus modeste, 17.900 seulement. Bref, Le Figaro, réputé de droite, réputé inféodé au pouvoir, fait son travail d'information dans une société démocratique. Mais que dit Jean-François Kahn? Que répondent tous les démonteurs de complot qui programment une journée sans Sarkozy pour dénoncer le totalitarisme dans lequel nous vivons?
Jeudi dernier, dans un papier créatif puisqu'il ne contenait aucune information particulière, France Inter a expliqué que si le dossier Gautier-Sauvagnac figurait dans Le Figaro, c'était parce que le patronat avait choisi de régler ses comptes et utilisait pour ce faire l'organe en papier dévoué à la défense des intérêts de la bourgeoisie. Quand le marxisme de bazar se pare des plumes pourtant ternies du journalisme, on peut, au choix, s'inquiéter de la dérive continentale d'une profession ou bien rire un bon coup devant l'étalage de la bêtise. Ce matin, c'est un conseil que personne n'est obligé de suivre, choisissons la seconde solution."
Lisez la suite... C'est très instructif. Dans la presse française, il y a certes des admirateurs de Nicolas Sarkozy. Qui l'admirent comme ils encensaient Mitterrand ou Balladur avant de les lâcher. Il y a certes une tendance à adorer le veau d'or du pouvoir, qui est la source d'informations n°1. On le cajole, de peur de tomber à court.
Mais il existe surtout un conformisme horripilant allant dans le sens inverse par principe. Postulant le complot au sommet. Et puis, une bienpensance malsaine pour la démocratie, décrite dans de nombreux ouvrages qu'il faut lire à tout prix si on veut comprendre les mécanismes de nos médias. Je pense aux Petits soldats du journalisme, aux Maîtres-Censeurs, à l'Omerta française, à Bien entendu, c'est off, ou encore au Cauchemar Médiatique.
Et au milieu, eh bien il y a la masse des journalistes tentant, tant bien que mal, de faire leur devoir. D'écarter les pressions et menaces pour satisfaire le lecteur avant tout. Tous ceux qui n'arrêtent pas de crier au loup, tous ceux qui sans cesse, mettent en cause "les journalistes", comme s'il s'agissait d'une corporation raisonnant comme un seul homme, devraient méditer là-dessus. Et si cette attitude sent bon le café du commerce, on peut noter la tendance de nombre de blogs à tomber dans cette facilité. Les blogs libres contre les méchants médias. Mon oeil. D'autant que la plupart des blogs ne font que commenter une actualité fournie par les médias traditionnels... Au fond, ce bon vieux réflexe anti-journalistes fait penser à une autre brève de comptoir, consistant à affubler les politiques du "tous pourris" que l'on connaît bien en France. Dans les deux cas, cela s'appelle du poujadisme. Et Xerbias vous expliquera mieux que moi ce que ce mot veut dire...
Merci en tout cas, M. Aphatie, d'oser introduire ce débat. Et zut aux bienpensants.
"Le Figaro est un bon journal, sérieux, qui révèle plein de choses et qui déjoue totalement toutes les supputations de contrôle de la presse par les forces d'e l'argent et de la politique réunies, suivez mon regard et vous verrez la dictature incarné par vous savez qui. Pour ne parler que des derniers jours, Le Figaro, dirigé par Nicolas Beytout avec qui je travaille tous les dimanches avec un plaisir et une complicité que j'avoue ici en étant prêt à le répéter sous les tortures de l'inquisition qui pointe, outre le dossier UIMM, Le Figaro donc a publié hier l'information qui concerne EADS et mouille jusqu'à l'os l'ami du président de la République, Arnaud Lagardère, tout comme il a établi, jeudi dernier, que le gouvernement faisait de la propagande et non de l'information en annonçant 22.900 suppressions de postes dans la fonction publique alors que la réalité est plus modeste, 17.900 seulement. Bref, Le Figaro, réputé de droite, réputé inféodé au pouvoir, fait son travail d'information dans une société démocratique. Mais que dit Jean-François Kahn? Que répondent tous les démonteurs de complot qui programment une journée sans Sarkozy pour dénoncer le totalitarisme dans lequel nous vivons?
Jeudi dernier, dans un papier créatif puisqu'il ne contenait aucune information particulière, France Inter a expliqué que si le dossier Gautier-Sauvagnac figurait dans Le Figaro, c'était parce que le patronat avait choisi de régler ses comptes et utilisait pour ce faire l'organe en papier dévoué à la défense des intérêts de la bourgeoisie. Quand le marxisme de bazar se pare des plumes pourtant ternies du journalisme, on peut, au choix, s'inquiéter de la dérive continentale d'une profession ou bien rire un bon coup devant l'étalage de la bêtise. Ce matin, c'est un conseil que personne n'est obligé de suivre, choisissons la seconde solution."
Lisez la suite... C'est très instructif. Dans la presse française, il y a certes des admirateurs de Nicolas Sarkozy. Qui l'admirent comme ils encensaient Mitterrand ou Balladur avant de les lâcher. Il y a certes une tendance à adorer le veau d'or du pouvoir, qui est la source d'informations n°1. On le cajole, de peur de tomber à court.
Mais il existe surtout un conformisme horripilant allant dans le sens inverse par principe. Postulant le complot au sommet. Et puis, une bienpensance malsaine pour la démocratie, décrite dans de nombreux ouvrages qu'il faut lire à tout prix si on veut comprendre les mécanismes de nos médias. Je pense aux Petits soldats du journalisme, aux Maîtres-Censeurs, à l'Omerta française, à Bien entendu, c'est off, ou encore au Cauchemar Médiatique.
Et au milieu, eh bien il y a la masse des journalistes tentant, tant bien que mal, de faire leur devoir. D'écarter les pressions et menaces pour satisfaire le lecteur avant tout. Tous ceux qui n'arrêtent pas de crier au loup, tous ceux qui sans cesse, mettent en cause "les journalistes", comme s'il s'agissait d'une corporation raisonnant comme un seul homme, devraient méditer là-dessus. Et si cette attitude sent bon le café du commerce, on peut noter la tendance de nombre de blogs à tomber dans cette facilité. Les blogs libres contre les méchants médias. Mon oeil. D'autant que la plupart des blogs ne font que commenter une actualité fournie par les médias traditionnels... Au fond, ce bon vieux réflexe anti-journalistes fait penser à une autre brève de comptoir, consistant à affubler les politiques du "tous pourris" que l'on connaît bien en France. Dans les deux cas, cela s'appelle du poujadisme. Et Xerbias vous expliquera mieux que moi ce que ce mot veut dire...
Merci en tout cas, M. Aphatie, d'oser introduire ce débat. Et zut aux bienpensants.