Chavez, un gentil nounours?
Aujourd'hui, Luc met en ligne un texte écrit par deux altermondialistes au sujet de Hugo Chavez, qui était hier en visite officielle en France.
Selon ce texte, et selon Luc, le président vénézuélien serait victime d'une sorte de propagande. D'une "campagne de dénigrement". Pauvre Hugo Chavez. Vous savez, l'ami de Castro. Qui lui-même était l'ami de Khrouchtchev. C'est quand même bête, cette "hystérie" contre le nouveau héros de l'Amérique du Sud. Celui qui traite Aznar de fasciste et qui réussit à mettre le placide Juan Carlos en colère, à coups d'injures dignes du bac à sable. Celui qu'en France, seul Jean-Luc Mélenchon soutient. Belle référence. C'est drôle,
Bon, l'argument principal de ce texte est de dire que Chavez a été élu démocratiquement (Hitler aussi) qu'il a remplacé des gens horribles, d'extrême-droite, qui étaient méchants avec le peuple. Et vous savez quoi? "Ses idées sont inspirées des Républicains français des 18e et 19e siècle". Ah ouais? Et "l'opposition à Chavez existe, elle est libre, manifeste,écrit, dispose des télévisions du pays (Globovision notamment), de journaux (El Nacional, Tal Cual), de partis politiques (de l'extrême-droite avec Primero Justicia aux anciens partis comme Accion Democratica...) " C'est drôle, parce que vu par une autre source, indépendante, et surtout, qui n'est pas altermondialiste, cela donne autre chose.
Ainsi, selon Reporters sans Frontières, cité par Koz :
"Rarement chef d’État élu aura posé autant d’obstacles à la liberté d’expression sous son mandat. Du coup d’État manqué dont il a été victime en avril 2002 - que certains médias ont, il est vrai, soutenu -, le président Chávez a tiré argument, non seulement pour faire taire toute voix critique ou dissidente, mais aussi pour éliminer progressivement toute forme de contre-pouvoir, en particulier celui de la presse (...)"
Et de souligner l'ampleur du "contrôle qu’exerce le chef de l’État vénézuélien sur le paysage médiatique, avec à sa main sept télévisions, une vingtaine de radios, l’opérateur téléphonique CANTV, le principal quotidien national Ultimas Noticias et une soixantaine de journaux locaux".
"Une loi taillée sur mesure l’autorise à réquisitionner tous les médias audiovisuels pour y discourir à sa convenance, sans délai imparti et sans interruption. Depuis 1999, le président Chávez a recouru plus de 1 500 fois à ce système dit des ‘cadenas’, dépassant ainsi les 900 heures d’antenne, auxquelles s’ajoutent pour la même période environ 1 000 heures cumulées de sa propre émission dominicale Aló Presidente (record de temps de parole battu, le 5 août dernier, avec 7 heures et 43 minutes de monologue en une seule fois). Les rares critiques envers le régime émanent de quelques journaux et d’une chaîne à diffusion restreinte, Globovisión.
L’élimination de tout contre-pouvoir de la presse se double d’une véritable mise au pas de la société civile et de ses composantes (organisations professionnelles, syndicats ou ONG)."
Merci Luc. 7h 43 de discours à la télé, ça, c'est de la démocratie. Mais je sais: Robert Ménard doit faire partie du complot, c'est ça? Un peu comme lorsqu'il dénonce les dérives de Poutine. Lui aussi est injustement traité, ou pas, Luc?