Trotskystes et fascistes, même haine, même combat
Une discussion animée menée au Bistrot de Nico me donne l'occasion d'évoquer ici la différence de traitement qui existe, dans notre pays, entre les "extrêmes", ou du moins les partis désignés comme tels dans notre "spectre politique". Une différence qui montre bien l'imprégnation du marxisme en France.
D'un côté, le Front national, parti honni de tous, à qui Nicolas Sarkozy a pompé une partie de l'électorat (celui-ci retournera bien vite à ses premiers amours, une fois qu'il aura compris qu'il s'est fait rouler). Parti avec qui on ne peut pas envisager de pactiser, sous peine d'être excommunié sur la place publique, l'agora médiatique. Que dire, d'être lynché sur place! Souvenons-nous des régionales de 1998, et de cette alliance entre Charles Millon et les lepénistes locaux. Que n'avait-il fait là! Facho! Quatre ans plus tard, Le Pen était au second tour de la présidentielle. Manifestations à gogo, de ceux-là même qui avec leurs oeillères, refusent de comprendre ces électeurs inquiets plus que "fachos"! La diabolisation de ce parti, qui montre que la démocratie n'existe que pour ceux qui sont "convenables", a d'ailleurs toujours augmenté son audience dans notre pays...
De l'autre côté, on a les extrêmes de gauche, qu'on juge "sympathiques" sous prétexte qu'elle se réclament de la défense du petit peuple : c'est ce préjugé qu'il faut détruire. Lutte ouvrière est un parti sectaire et trotskyste, qui comme le rappelle Nico, flirte avec le PS aux municipales dans le seul but de ne pas laisser la mainmise du marxisme pur et dur à la Ligue communiste Révolutionnaire, qui tente d'unir la gauche de la gauche de la gauche dans un seul et même parti. Notons en effet qu'il est curieux de dire ceci : "LO voit d’un bon œil la constitution d’un nouveau parti radical de gauche, mais elle se refuse à rejeter, même par omission, le marxisme, le léninisme, le trotskisme, en voulant attirer à ce parti des militants venus d’horizons divers et qui pourraient n’être ni marxistes, ni léninistes, ni trotskystes." et dans le même temps, de faire alliance avec un parti qui a tourné le dos depuis bien longtemps au léninisme et au trotskysme, à défaut d'avoir renoncé au marxisme. Quoi qu'on en pense, le choix de la LCR semble plus cohérent.
Et qui s'indigne de cette alliance entre un parti républicain, le PS, et un mouvement "ouvrier" qui vénère des criminels? Personne... Nul communiqué de presse tapageur, nulle réaction. Quand on pense que dans certains secteurs, les utopistes du MoDem vont se retrouver non seulement sur les mêmes bancs que des communistes, mais en plus, à côté de léninistes...
Le poids du politiquement correct, de la paresse et du conformisme intellectuels est passé par là. On aime bien réagir avec des réflexes formatés : il y a les gens fréquentables, et ceux qui ne le sont pas. C'est comme ça, et ça ne se discute pas. Deux poids, deux mesures?
Derrière cette différence flagrante de traitement entre l'extrême-gauche et l'extrême-droite, il y a cette idée, lancée par un des commentateurs de Nico : "comparer le FN et LO, c'est indécent.
on ne compare pas des racistes avec des humanistes, quand bien même ils soient utopistes!"
Ah bon? D'une part, le FN n'est pas plus ouvertement raciste que LO n'appelle ouvertement à égorger les chefs d'entreprise. Mais dans les deux cas, le discours peut mener à ces excès. D'autre part, il faut se poser une question fondamentale : pourquoi le racisme serait le mal absolu de nos sociétés? Pourquoi constituerait-il la pire offense à l'humain? Pourquoi?
Le mal absolu, c'est la haine, quelle qu'elle soit. Il faut que les antiracistes se mettent ça dans la tête. La haine de la différence ou la haine tout court, c'est du pareil au même. Et si quand vous écoutez parlez Arlette Laguillier ou Olivier Besancenot, vous voyez autre chose que de la violence, autre chose que du radicalisme. Et si vous pensez que l'abolition de la propriété peut engendrer autre chose que l'anarchie et le meurtre. Si vous voyez en Léon Trotsky - fondateur de l'Armée rouge, assassin des Koulaks et autres marins de Kronstadt - un humaniste. Et si, en fin de comptes, vous le jugez plus fréquentable qu'un raciste, n'hésitez pas à le signaler en commentaire.
D'un côté, le Front national, parti honni de tous, à qui Nicolas Sarkozy a pompé une partie de l'électorat (celui-ci retournera bien vite à ses premiers amours, une fois qu'il aura compris qu'il s'est fait rouler). Parti avec qui on ne peut pas envisager de pactiser, sous peine d'être excommunié sur la place publique, l'agora médiatique. Que dire, d'être lynché sur place! Souvenons-nous des régionales de 1998, et de cette alliance entre Charles Millon et les lepénistes locaux. Que n'avait-il fait là! Facho! Quatre ans plus tard, Le Pen était au second tour de la présidentielle. Manifestations à gogo, de ceux-là même qui avec leurs oeillères, refusent de comprendre ces électeurs inquiets plus que "fachos"! La diabolisation de ce parti, qui montre que la démocratie n'existe que pour ceux qui sont "convenables", a d'ailleurs toujours augmenté son audience dans notre pays...
De l'autre côté, on a les extrêmes de gauche, qu'on juge "sympathiques" sous prétexte qu'elle se réclament de la défense du petit peuple : c'est ce préjugé qu'il faut détruire. Lutte ouvrière est un parti sectaire et trotskyste, qui comme le rappelle Nico, flirte avec le PS aux municipales dans le seul but de ne pas laisser la mainmise du marxisme pur et dur à la Ligue communiste Révolutionnaire, qui tente d'unir la gauche de la gauche de la gauche dans un seul et même parti. Notons en effet qu'il est curieux de dire ceci : "LO voit d’un bon œil la constitution d’un nouveau parti radical de gauche, mais elle se refuse à rejeter, même par omission, le marxisme, le léninisme, le trotskisme, en voulant attirer à ce parti des militants venus d’horizons divers et qui pourraient n’être ni marxistes, ni léninistes, ni trotskystes." et dans le même temps, de faire alliance avec un parti qui a tourné le dos depuis bien longtemps au léninisme et au trotskysme, à défaut d'avoir renoncé au marxisme. Quoi qu'on en pense, le choix de la LCR semble plus cohérent.
Et qui s'indigne de cette alliance entre un parti républicain, le PS, et un mouvement "ouvrier" qui vénère des criminels? Personne... Nul communiqué de presse tapageur, nulle réaction. Quand on pense que dans certains secteurs, les utopistes du MoDem vont se retrouver non seulement sur les mêmes bancs que des communistes, mais en plus, à côté de léninistes...
Le poids du politiquement correct, de la paresse et du conformisme intellectuels est passé par là. On aime bien réagir avec des réflexes formatés : il y a les gens fréquentables, et ceux qui ne le sont pas. C'est comme ça, et ça ne se discute pas. Deux poids, deux mesures?
Derrière cette différence flagrante de traitement entre l'extrême-gauche et l'extrême-droite, il y a cette idée, lancée par un des commentateurs de Nico : "comparer le FN et LO, c'est indécent.
on ne compare pas des racistes avec des humanistes, quand bien même ils soient utopistes!"
Ah bon? D'une part, le FN n'est pas plus ouvertement raciste que LO n'appelle ouvertement à égorger les chefs d'entreprise. Mais dans les deux cas, le discours peut mener à ces excès. D'autre part, il faut se poser une question fondamentale : pourquoi le racisme serait le mal absolu de nos sociétés? Pourquoi constituerait-il la pire offense à l'humain? Pourquoi?
Le mal absolu, c'est la haine, quelle qu'elle soit. Il faut que les antiracistes se mettent ça dans la tête. La haine de la différence ou la haine tout court, c'est du pareil au même. Et si quand vous écoutez parlez Arlette Laguillier ou Olivier Besancenot, vous voyez autre chose que de la violence, autre chose que du radicalisme. Et si vous pensez que l'abolition de la propriété peut engendrer autre chose que l'anarchie et le meurtre. Si vous voyez en Léon Trotsky - fondateur de l'Armée rouge, assassin des Koulaks et autres marins de Kronstadt - un humaniste. Et si, en fin de comptes, vous le jugez plus fréquentable qu'un raciste, n'hésitez pas à le signaler en commentaire.