Homicide par compassion?
Jean Leonetti, rapporteur de la fameuse loi de 2005 sur le refus de l'acharnement thérapeutique, et chargé d'évaluer le texte, estime qu'on pourrait dépénaliser les homicides par compassion.
La voilà la première brèche. Par compassion pour la personne qui souffre? Par compassion pour sa douleur telle qu'elle la vit, ou telle que son entourage la vit? Ce terme de compassion est problématique. Pénalement, cela pose question. Comment définir la compassion? Peut-on tuer quelqu'un par compassion contre son gré?
La citation exacte de Jean Leonetti est celle-ci : "Je suis favorable à ce que des instructions soient données au parquet pour que, dans certaines circonstances d'homicide par compassion, avec l'aide possible d'experts demandée par le juge d'instruction, on puisse, comme cela a été le cas dans l'affaire Humbert, ne pas poursuivre les auteurs de ces actes."
C'est vrai que si l'on peut se passer de toute modification législative en demandant juste aux parquettiers d'ignorer les textes existants, c'est encore le plus pratique! La loi nous embête? Ne l'appliquons plus! L'ADMD me fait rager lorsqu'elle s'offusque qu'un médecin puisse refuser le permis d'inhumer, qu'un procureur puisse réclamer une autopsie. C'est la loi, bon sang! Elle s'applique à tous.
La voilà, l'hypocrisie à la française : on laisse les esprits se faire petit à petit à l'euthanasie. On ne la légalise pas. On tient des propos fermes à son endroit, mais on introduit sans cesse des exceptions nouvelles. Des brèches qui réduiront progressivement à néant les oppositions... Vive la démocratie!