Belgique : vers l'euthanasie des enfants et des vieillards "déments"
S'il fallait un exemple des risques que l'on prend en mettant le doigt dans l'engrenage de l'euthanasie : le voilà. En Belgique, on réfléchit à étendre le champ de l'euthanasie - jusqu'ici réservée aux adultes consentants - aux enfants et personnes âgées démentes.
Il y a encore peu de sources sur cette proposition alors que la Belgique est en proie à la polémique après la prise de position critique de Mgr Danneels, le chef de l'Eglise catholique belge, vis-à-vis de l'euthanasie et de sa médiatisation après la mort de l'écrivain Hugo Claus.
Ce que l'on sait pour le moment, c'est que le SP.A, le parti socialiste flamand, qui prône depuis des années l'accès à l'euthanasie pour les mineurs et les déments, a été rejoint par le parti libéral flamand (Open VId), qui est membre de la majorité en place, et veut lui aussi étendre la loi de 2002 aux mineurs et aux personnes âgées démentes. Le SP.A avait formulé une proposition similaire en avril dernier. Au sujet des enfants, la proposition ne précisait pas d'âge de départ pour pouvoir euthanasier un mineur. On y évoquait tout juste la notion de "mineur capable de discernement", qui comme le constate le journal wallon, est une "notion floue, vague" , La Libre Beglique précise enfin que "pour les enfants qui seraient considérés non capables de discernement, la décision appartiendrait aux parents, lesquels devraient alors s'engager par écrit".
Le parti libéral, qui soutient le gouvernement fédéral, n'a pas l'accord du premier ministre Yves Leterme, qui est chrétien-démocrate. Les partis wallons semblaient eux-aussi réservés sur cette question. Mais l'Open VId compter former une majorité sur ce texte avec le SP.A, en essayant de convaincre quelques parlementaires du parti de M. Leterme.
Comment pourions-nous ne pas être concerné par cette nouvelle? Comment ne pas voir que le danger est là? On croit agir par humanité en se déclarant favorable au libre choix de chacun. On l'est peut-être. Mais désacraliser la vie, quoi qu'on en pense, ne peut que mener à ce genre de dérives. Pourquoi pas, après tout. S'il n'y a plus de limites, pourquoi pas les enfants? Pourquoi pas les déments, dont chacun sait que leur consentement est éclairé et fiable! Pourquoi pas les handicapés? Les autistes? Bref, tous ceux qui nous paraissent indignes parce qu'ils sont "anormaux". Au fait, cela ne vous rappelle rien?
Les deux arguments principaux de l'ADMD sont la dignité du patient et sa volonté érigée en norme suprême. La notion de dignité peut nous conduire très loin. La volonté, elle, semble étrangement absente de ce projet flamand. La Belgique, pourtant, n'est-elle pas l'un des exemples brandis fréquemment par l'association présidée par Jean-Luc Roméro? Au détour d'un chat, Claude Hury, secrétaire générale adjointe de l'organisation, expliquait que "pour l'instant, notre association ne prend en compte que des personnes majeures et saines mentalement". Pour l'instant.