Ouh, pas bien la banderole!

Publié le par Le chafouin

Parfois, attendre avant de s'exprimer n'est pas si bête. Et en ce qui concerne cette fichue banderole exhibée lors du match PSG-Lens de samedi, ce principe se vérifie amplement.

Oui, ce n'est pas bien. Oui, ce n'est pas gentil de traiter de pédophiles, de chômeurs et de consanguins un peuple chti pacifique qui s'était enfin relevé de ses cendres grâce au héros national, Dany Boon. Oui, c'est une attaque bas de plafond. Oui, c'est le signe d'un malaise au sein des supporters (fachos) du PSG.

Et une fois qu'on a dit ça, en fait, ben on a tout dit. Car de là à parler de scandale, de là à parler de racisme, de là à en faire une affaire nationale, de là à ce que le président de la République lui-même s'en mêle... Ridicule. Difficile de croire que depuis dimanche, le sujet puisse faire la une de nos gazettes. Comment des politiques et des clubs qui se ferment les yeux depuis des années espèrent-ils nous faire croire qu'enfin, ils ont pris la mesure du problème?

Un cadre du FC Nantes s'exprimant hier sur France Info le disait très justement : malgré l'excellent dispositif permettant les interdictions administratives puis judiciaires de stade, seulement 88 personnes faisaient hier, en l'état, l'objet d'une telle mesure. Et après, on va se plaindre?

Sur cette petite centaine, il y a une trentaine de cas d'interdictions actuellement dans le Nord. Il faut le dire pour ceux qui voudraient jouer aux martyres... Dany Boon a beau nous faire croire que jamais, au grand jamais un ch'timi n'aurait pondu une telle banderole, il est permis d'en douter. Rappelons que deux supporters lillois ont récemment été épinglés pour des injures racistes à destination de joueurs noirs de Lens et Valenciennes. Les nordistes ne sont pas plus sympas ou plus méchants que les autres.

Et puis, diaboliser ainsi le PSG est un tout petit peu facile. Ce sont les idiots qu'il faut montrer du doigt, et ceux-ci sont forcément les plus nombreux en Ile-de-France, région qui concentre 1/6e de la population française (et donc des c..). Au fond, cette banderole n'est-elle pas une réaction logique, quoique condamnable, au film Bienvenue chez les Chtis, qui croit transformer le Nord-Pas-de-Calais en pays des bisounours grâce à la baguette magique des clichés?

D'ailleurs, à ce sujet, il est drôle de voir la réaction suiviste, chauvine au possible et convenue des médias locaux. Pourtant, comme le rappelle le maître éolas local, la Voix du Nord comme Nord Eclair ont attendu sagement que les médias nationaux s'emparent de l'affaire avant de s'indigner. Dimanche, après le match, ni l'un ni l'autre ne relevaient "l'injure" faite à la région. Ah si, Nord Eclair parlait au détour d'un article d'une "banderole de mauvais goût"... Depuis mardi, aucun recul, aucune distance par rapport à l'évévenement. On enchaîne les commentaires outragés et lénifiants, on gonfle les muscles, on se victimise, on joue les vierges effarouchées, on flatte l'identité locale. Après des mois de matraquage médiatico-local pour le film de Dany Boon, remarquez, c'est plus facile.

Au final, la réaction des "Chtis" est complètement disproportionnée. Se multiplient les appels pathétiques à rejouer le match (à ce qu'on sache, les Lensois n'ont pas été paralysés par la banderole et battus sportivement). Les pétitions et plaintes émanant de figures locales en manque de couverture médiatique. Une enseigne de produits sportifs a même retiré de trois de ses magasins nordistes les produits dérivés du PSG!

Plus que jamais, soyons donc fier d'être ch'ti. Mais pas trop, quand même...

Crédit dessin : www.nordeclair.fr

Publié dans Chafouinage

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C
Les propos de ce policier que tu connais sont très vraisemblables. En fait, et tu le disais déjà un peu dans ton billet, la résorption, ou tout au moins la maîtrise de la bêtise et de sa fille la violence dans les tribunes de foot, et par extension, dans le sport, passe par une volonté générale politique de ne plus admettre ce qui, d'une certaine façon, l'était jusqu'à présent.Et pour que les choses changent, la police, la justice, l'administration, la fédération, les fédérations même puisque malheureusement, la violence tend à s'étendre au-delà du foot, les clubs, les grands comme les plus petits, les associations de supporters, les relations entre les clubs et les assoc de supporters doivent tous aller dans le même sens. Si initier, organiser, impulser cela, ce n'est pas du ressort du ministère des sports et du gouvernement, alors...
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L
Je connais un policier qui s'occupe du hooliganisme (ce qui comprend le racisme, les violences, les fumigènes etc) et il semblait me dire que le gros problème, c'était que l'administration (en l'occurrence les préfectures) est généralement assez réticente à appliquer les sanctions réclamées. Du coup il faut se tourner vers la justice, ce qui prend plus de temps et ce qui est moins efficace.Or l'expérience montre que l'interdiction de stade couplée avec une obligation de pointer à la mi-temp au commissariat du coin est une bonne méthode. Souvent, ça calme...
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C
"Surtout qu'entre deux affaires, il ne se passe rien... "Précisément. Toutes les personnes un tant soit peu concernées savent qu'il y a un travail de fond a faire, que ça relève du domaine de la volonté politique au sens large, que les faits divers pour raviver les souvenirs sont légions, et au lieu de cela, qu'a-t-on ? La proposition de relever à un an l'interdiction de stade actuelle de trois mois !!! Au secours !
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L
@CiliaSurtout qu'entre deux affaires, il ne se passe rien... De à à penser qu'on n'agit qu'en focntrion de l'agenda médiatique, il y a un pas que je ne franchirai pas, bien sûr... Sinon je serais un poujado-facho ! ;)
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C
Pardon pour la police de caractère :-(
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