Merci, Yves Calvi!

Yves Calvi n'a pas été parfait, hier soir à l'Elysée. On pourra tout dire sur le dispositif prévu par l'Elysée, sur le fait que les questions étaient vraisemblablement prévues d'avance et tout règlé au millimètre (que croit-on?), mais il n'y avait pas de comparaison possible avec les deux autres, David Pujadas et Patrick Poivre d'Arvor.
Chez eux, on ne remarque que le bronzage excessif. Les questions sont faiblardes, timorées, craintives, peu pertinentes. On sent la peur de froisser l'égo présidentiel, alors qu'ils sont là pour se faire le relais des interrogations des citoyens, et établir le bilan d'une année de sarkozysme. C'est le journalisme courtisan, le journalisme de révérence. Bien palôts, les deux présentateurs des JT de TF1 et France 2... Vincent Hervouët, pour LCI, a été trop peu à l'écran pour qu'on puisse se faire une idée, mais il a l'air lui-aussi dans un registre moins convenu que les deux pseudo-stars de l'info.
Sur le fond, rien à dire d'original. Nicolas Sarkozy a semblé enfin présidentiel, humble, reconnaissant ses erreurs (communication, carte familles nombreuses, conseillers s'exprimant trop...) mais souhaitant maintenir son cap de réformes pour appliquer ses promesses. Maintenant le suspense pour son propre avenir en 2012. J'ai bien aimé son couplet sur la politique familiale, même si cela semblait peu convaincu : "S'il y a bien une chose que je ne veux pas changer, c'est la politique familiale, parce qu'elle marche bien", a-t-il affirmé en mettant en avant le taux de fécondité des Françaises et l'augmentation régulière de la population.
Dommage, quand même, que personne n'ait trouvé utile de l'interroger sur son style agité, sur son impopularité et les raisons du désamour avec les Français. Peut-être est-ce terminé, après tout. Et puis sur l'Union européenne, on est passé très vite... ça n'intéresse pas les Français, on vous dit!