Né à 23 semaines, il casse les plans du gouvernement britannique
Voici qui va revenir comme un boomerang à la tête du gouvernement britannique, à côté duquel les gouvernements français qui se suivent font bizarrement figure de conservateurs sur les questions de société, et en l'occurrence, de bioéthique.
Il y a deux semaines, au cours de la révision des lois de bioéthiques qui a notamment permis la légalisation a contrario des chimères, la Chambre des communes britannique avait rejetté un amendemant visant à réduire le délai légal pour avorter, de 24 semaines à 20 semaines. Et ce en dépit d'une opinion publique largement favorable à cette mesure. Pour mémoire, rappelons qu'en France, cette période est de 12 semaines.
Or la presse britannique a accordé ces jours-ci une large publicité à la naissance il y a six mois du petit Jayden, né après 23 semaines de grossesse, et qui est vivant, viable, sain et tout et tout.
Pourtant, plusieurs médecins avaient conseillé à sa maman d'avorter, arguant qu'une anomalie cérébrale incurable (syndrôme de Dandy-Walker) avait été diagnostiquée. Leeann Phelan a refusé. "J'ai dit non depuis le début, raconte-t-elle dans le Daily Mail. Je ne suis pas pour l'avortement, et je leur ai dit : "peu importe ce qui ne va pas chez lui, je l'accueillerai de la même façon que je l'ai fait pour sa soeur"."
Et elle a bien fait, puisque finalement, son enfant était en parfaite santé. Comble de l'ironie, des complications survenues dans la grossesse l'ont obligée à accoucher prématurément, une semaine avant la fin du délai légal pour avorter. "Mon sang se glace à l'idée que nous aurions pu avorter", souligne Leeann Phelan, toujours dans le Daily Mail, qui ajoute que les médecins lui avaient dit qu'elle pourrait "avoir d'autres bébés" plutôt que celui-là.
Effectivement, cela fait froid dans le dos. Ces délais d'avortement sont d'ailleurs d'autant plus contestables qu'ils diffèrent d'un pays à l'autre selon des critères qui nous échappent totalement. Comment le gouvernement britannique peut prétendre qu'en-dessous de 24 semaines, un enfant ne peut pas naître vivant (ce qui s'avère totalement faux ici) vivre, quand d'autres pays comme la France pratiquent un délai réduit de moitié? Délai lui-même fondé, on l'imagine, sur des considérations scientifiques!
Autre leçon de cette histoire : sans vouloir critiquer le travail des médecins, on peut se demander si il n'y a pas parfois de "pression" ou de "culpabilisation", même involontaire, exercée sur les couples et les femmes en particulier. Histoire d'éviter que certaines maladies, malformations ou anormalités survivent?