Pour une Europe plus proche et plus démocratique
C'est absolument incroyable que l'on soit contraint, plus d'un demi-siècle après l'avènement d'une forme d'Union européenne, de s'interroger sur ce que nous souhaitons pour le continent. Un peu comme si après l'Europe de la diplomatie, de l'intergouvernemental, devait s'ouvrir, enfin, l'ère de l'Europe des citoyens.
Quoi qu'on pense des raisons qui ont amené à ces votes, il aura fallu le double non français et néerlandais de 2005, puis le non irlandais de la semaine dernière pour un arriver à cette réflexion : non, la construction européenne n'est pas figée, et elle ne doit pas forcément s'envisager comme le font nos dirigeants depuis une vingtaine d'années. Oui, une autre Europe est possible, et même souhaitable. Oui, il faut réfléchir et se creuser la tête, plutôt que de continuer à insulter les peuples comme le fait par exemple sans cesse l'élitiste Maître Eolas, qui ne doute jamais de rien et surtout pas de lui-même.
Force est de constater que depuis la chute du mur de Berlin, qui a coïncidé, peu ou prou, avec le début de la globalisation des échanges économiques, l'Europe a un doute évident sur son identité, sur ce qu'elle doit être. Alors que dans le même temps, avec notamment Erasmus, il n'y a sans doute jamais eu une conscience européenne aussi forte au sein de la jeunesse!
D'aucuns estiment qu'il il y a là le signe d'une crise des valeurs. Et ils n'ont sans doute pas tort. Mais si l'on s'en tient au politique, on voit bien que depuis une bonne dizaine d'années, notre vieille Europe fait tout et surtout n'importe quoi : les élargissements successifs, sans intérêt majeur autre que le symbolique, ont freiné l'émergence de l'Europe que l'on pouvait attendre, à savoir une Europe politique. C'était une faute majeure, quasi impardonnable. Mais une erreur qu'on est sur le point de reproduire puisque d'autres adhésions sont envisagées.
A ce titre, je suis très proche de la vision d'Authueil. Il faut savoir ce qu'on veut : si on désire une Europe qui prenne des décisions supra-gouvernementales, si on veut être plus efficace et être forts à plusieurs, il faut absolument que le citoyen n'y perde pas au change. Il faut donc d'abord que les procédures de décision soient plus simples, mieux expliquées, plus démocratiques. Toréador s'essaie par exemple à proposer un nouvel équilibre entre les institutions. Je suis désolé, mais ni le TCE, ni le Traité de Lisbonne, ni même les traités antérieurs ne sont satisfaisants sur ce point : l'essentiel des pouvoirs est dans les mains de la commission, composée de types cooptés d'après des critères qui m'échappent. Où est leur légitimité? Il faut retravailler là dessus, c'est incontournable.
Ensuite, il faut que les institutions et l'Europe en général soit plus visible, et pas seulement sur les plaques de chantier, à la case financement : pourquoi l'Union ne communique-t-elle pas d'avantage? Quand on voit ce que les collectivités françaises mettent comme paquet en terme de com', pour tout et n'importe quoi, on se dit qu'un continent pourrait peut-être s'y mettre. Comme dit Emmanuel Raveline, "si un pouvoir trop présent peut être impopulaire, rien ne radicalise plus qu'un pouvoir trop abstrait et trop incompris".
On accuse souvent les Etats-membres, et particulièrement la France, de constamment se défausser sur l'Europe. Mais n'est-ce pas également vrai dans l'autre sens? Pourquoi sur la question des énergies, les gouvernements doivent-ils faire le sale boulot? Pourquoi, lorque les pêcheurs se rendent à Bruxelles, le commissaire européen leur envoie-t-il son directeur de cabinet?
Enfin, il faut qu'on arrive à d'avantage de référendums européens, pour sortir du réflexe national. Il faut aussi ne pas se bloquer à l'unanimité : si certains Etats veulent aller plus loin que d'autres, qu'ils y aillent! Si l'Irlande veut patienter, eh bien qu'elle patiente. Tant qu'on ne sortira pas de la logique "les 27 ou rien", on n'y arrivera pas.
Quoi qu'on pense des raisons qui ont amené à ces votes, il aura fallu le double non français et néerlandais de 2005, puis le non irlandais de la semaine dernière pour un arriver à cette réflexion : non, la construction européenne n'est pas figée, et elle ne doit pas forcément s'envisager comme le font nos dirigeants depuis une vingtaine d'années. Oui, une autre Europe est possible, et même souhaitable. Oui, il faut réfléchir et se creuser la tête, plutôt que de continuer à insulter les peuples comme le fait par exemple sans cesse l'élitiste Maître Eolas, qui ne doute jamais de rien et surtout pas de lui-même.
Force est de constater que depuis la chute du mur de Berlin, qui a coïncidé, peu ou prou, avec le début de la globalisation des échanges économiques, l'Europe a un doute évident sur son identité, sur ce qu'elle doit être. Alors que dans le même temps, avec notamment Erasmus, il n'y a sans doute jamais eu une conscience européenne aussi forte au sein de la jeunesse!
D'aucuns estiment qu'il il y a là le signe d'une crise des valeurs. Et ils n'ont sans doute pas tort. Mais si l'on s'en tient au politique, on voit bien que depuis une bonne dizaine d'années, notre vieille Europe fait tout et surtout n'importe quoi : les élargissements successifs, sans intérêt majeur autre que le symbolique, ont freiné l'émergence de l'Europe que l'on pouvait attendre, à savoir une Europe politique. C'était une faute majeure, quasi impardonnable. Mais une erreur qu'on est sur le point de reproduire puisque d'autres adhésions sont envisagées.
A ce titre, je suis très proche de la vision d'Authueil. Il faut savoir ce qu'on veut : si on désire une Europe qui prenne des décisions supra-gouvernementales, si on veut être plus efficace et être forts à plusieurs, il faut absolument que le citoyen n'y perde pas au change. Il faut donc d'abord que les procédures de décision soient plus simples, mieux expliquées, plus démocratiques. Toréador s'essaie par exemple à proposer un nouvel équilibre entre les institutions. Je suis désolé, mais ni le TCE, ni le Traité de Lisbonne, ni même les traités antérieurs ne sont satisfaisants sur ce point : l'essentiel des pouvoirs est dans les mains de la commission, composée de types cooptés d'après des critères qui m'échappent. Où est leur légitimité? Il faut retravailler là dessus, c'est incontournable.
Ensuite, il faut que les institutions et l'Europe en général soit plus visible, et pas seulement sur les plaques de chantier, à la case financement : pourquoi l'Union ne communique-t-elle pas d'avantage? Quand on voit ce que les collectivités françaises mettent comme paquet en terme de com', pour tout et n'importe quoi, on se dit qu'un continent pourrait peut-être s'y mettre. Comme dit Emmanuel Raveline, "si un pouvoir trop présent peut être impopulaire, rien ne radicalise plus qu'un pouvoir trop abstrait et trop incompris".
On accuse souvent les Etats-membres, et particulièrement la France, de constamment se défausser sur l'Europe. Mais n'est-ce pas également vrai dans l'autre sens? Pourquoi sur la question des énergies, les gouvernements doivent-ils faire le sale boulot? Pourquoi, lorque les pêcheurs se rendent à Bruxelles, le commissaire européen leur envoie-t-il son directeur de cabinet?
Enfin, il faut qu'on arrive à d'avantage de référendums européens, pour sortir du réflexe national. Il faut aussi ne pas se bloquer à l'unanimité : si certains Etats veulent aller plus loin que d'autres, qu'ils y aillent! Si l'Irlande veut patienter, eh bien qu'elle patiente. Tant qu'on ne sortira pas de la logique "les 27 ou rien", on n'y arrivera pas.