Les ficelles de l'info (5) : pourquoi la presse régionale se casse la figure
Ce n'est pas compliqué de comprendre pourquoi. Exercice pratique : jetons un oeil sur ce petit article, paru la semaine dernière dans un journal nordiste (dont je ne balancerai pas le nom par amitié et courtoisie).
Travaux d'été
La taille des haies, tout un art
C’est le moment. Il faut tailler les haies et tous les arbustes - ils sont nombreux! - qui ont fleuri au printemps et cet été. Pour la bonne santé des végétaux.
Et pour le plus grand bonheur des promeneurs et des passants, qui doivent parfois écarter de grandes branches piquantes pour se frayer un chemin sur les trottoirs, dans les chemins et les voyettes de nos villages.
À Gruson, l’exemple vient de haut. Petit échafaudage bien stable, escabeau, gants de sécurité et matériel efficace, on a vu le maire, Aimé Duquenne, rafraîchir sa haie cette semaine.
Un mètre cinquante de hauteur, une coupe bien verticale sur le côté, bien horizontale sur le haut.
Il n’y faut pas des heures, et le résultat fait plaisir à voir !"
Le tout accompagné d'une photo du maire en action. Démontrant à ceux qui ne l'auraient pas compris, que celui-ci est un modèle, quasiment un héros.
Ici réside un des gros problèmes de la presse régionale. Non seulement, en l'occurrence, cet article n'a aucune espèce d'intérêt (sauf si l'auteur avait fait appel, je ne sais pas, à un spécialiste de la taille des haies pour expliquer à chacun comment faire?) à part de remplir la page désespérément vide de l'édition locale, en ces temps estivaux dépourvus d'actualité. Mais en plus, celui qui l'a écrit n'a pu s'empêcher de faire un coup de lèche à l'édile local. C'était plus fort que lui.
Sauf que cette révérence, qui n'est en l'espèce que la caricature de la courtisanerie que l'on subit au niveau national, est inhérente à l'organisation de la presse régionale, qui en est donc directement responsable. Celle-ci économise en effet des postes de journalistes en faisant appel à de plus en plus de correspondants locaux, payés au lance-pierre. Ceux-ci, bien souvent, sont en poste dans les mairies, ce qui est bien pratique pour avoir une vue complète de l'actualité locale. On voit même parfois des adjoints écrire des articles dans le canard du coin!
Dommage collatéral de cette organisation : les articles de "micro-locale", comme on dit dans le jargon, sont presque uniquement à la gloire des équipes municipales.
Personnellement, si j'étais abonné à un journal, je ne supporterais pas longtemps ce genre d'articles... Et j'imagine que je ne suis pas le seul à réagir ainsi! Ce qui peut expliquer les désabonnements en masse que doivent affronter nombre de quotidiens ou hebdomadaires locaux... qui sont obligés de se "refaire" en devenant raccoleurs sur les faits-divers ou en multipliant les numéros spéciaux, les sites webs éphémères, la vente de gadgets et les coups marketing.
Travaux d'été
La taille des haies, tout un art
C’est le moment. Il faut tailler les haies et tous les arbustes - ils sont nombreux! - qui ont fleuri au printemps et cet été. Pour la bonne santé des végétaux.
Et pour le plus grand bonheur des promeneurs et des passants, qui doivent parfois écarter de grandes branches piquantes pour se frayer un chemin sur les trottoirs, dans les chemins et les voyettes de nos villages.
À Gruson, l’exemple vient de haut. Petit échafaudage bien stable, escabeau, gants de sécurité et matériel efficace, on a vu le maire, Aimé Duquenne, rafraîchir sa haie cette semaine.
Un mètre cinquante de hauteur, une coupe bien verticale sur le côté, bien horizontale sur le haut.
Il n’y faut pas des heures, et le résultat fait plaisir à voir !"
Le tout accompagné d'une photo du maire en action. Démontrant à ceux qui ne l'auraient pas compris, que celui-ci est un modèle, quasiment un héros.
Ici réside un des gros problèmes de la presse régionale. Non seulement, en l'occurrence, cet article n'a aucune espèce d'intérêt (sauf si l'auteur avait fait appel, je ne sais pas, à un spécialiste de la taille des haies pour expliquer à chacun comment faire?) à part de remplir la page désespérément vide de l'édition locale, en ces temps estivaux dépourvus d'actualité. Mais en plus, celui qui l'a écrit n'a pu s'empêcher de faire un coup de lèche à l'édile local. C'était plus fort que lui.
Sauf que cette révérence, qui n'est en l'espèce que la caricature de la courtisanerie que l'on subit au niveau national, est inhérente à l'organisation de la presse régionale, qui en est donc directement responsable. Celle-ci économise en effet des postes de journalistes en faisant appel à de plus en plus de correspondants locaux, payés au lance-pierre. Ceux-ci, bien souvent, sont en poste dans les mairies, ce qui est bien pratique pour avoir une vue complète de l'actualité locale. On voit même parfois des adjoints écrire des articles dans le canard du coin!
Dommage collatéral de cette organisation : les articles de "micro-locale", comme on dit dans le jargon, sont presque uniquement à la gloire des équipes municipales.
Personnellement, si j'étais abonné à un journal, je ne supporterais pas longtemps ce genre d'articles... Et j'imagine que je ne suis pas le seul à réagir ainsi! Ce qui peut expliquer les désabonnements en masse que doivent affronter nombre de quotidiens ou hebdomadaires locaux... qui sont obligés de se "refaire" en devenant raccoleurs sur les faits-divers ou en multipliant les numéros spéciaux, les sites webs éphémères, la vente de gadgets et les coups marketing.