Ne pas accueillir les enfants, un devoir "civique"?
Tout à l'heure, je recevais un courriel (mot nettement plus chouette que "mail") dans ma "boîte aux lettres électronique" professionnelle. Un de ces communiqués de presse dont les rédactions sont inondées chaque jour, mais qui généralement, ne paraissent jamais dans les médias. D'une part parce qu'il y en a trop, d'autre part parce que ce n'est pas toujours intéressant et que les journalistes aiment rarement qu'on leur dicte de manière trop évidente ce qu'ils doivent écrire, dire ou filmer.
En l'occurrence, c'est un message d'un député PCF du Nord, qui titre son communiqué : "ne pas mettre en oeuvre le droit d'accueil dans les écoles est une action civique". S'ensuit une longue diatribe contre le service minimulm institué par Xavier Darcos (applicable depuis début septembre) qui oblige les mairies à instituer un accueil des élèves de l'école primaire, en cas de grève impliquant plus de 25% des effectifs.
A la limite, il pense ce qu'il veut de cette loi, qui peut poser question et notamment dans les conditions de son exécution. Car une nouvelle fois, l'Etat se défausse sur les collectivités territoriales. Mais ce texte a au moins le mérite de tenter de trouver une solution au problème des grèves à répétition dans l'Education nationale, qui mettent bien souvent les parents dans le pétrin, surtout quand il s'agit d'enfants jeunes.
Mais ce monsieur annonce que dans la commune dont il est le maire, il n'y aura pas de "droit d'accueil". Une "action civique"! Ci-vi-que! Civique?
Déjà, il est amusant de voir qu'on peut, sans rire, oser qualifier de "civique" une action qui de fait, n'est que le fruit d'un positionnement idéologique et partisan. Limite lutte des classes.
Ensuite, affubler de ce doux mot une position militante qui se retournera contre les usagers, à savoir les parents, c'est le pompon. Déjà qu'on doit supporter, dans notre beau pays, de voir des moustachus prétendre qu'ils ont de la "désobéissance civique" en détruisant des Mac Do ou en arrachant des OGM...
Il suffit d'aller faire un petit tour sur wikipédia pour lire que le "civisme" "désigne le respect du citoyen pour la collectivité dans laquelle il vit et de ses conventions, dont notamment sa loi. Ce terme s'applique dans le cadre d'un rapport à l'institution représentant la collectivité : il s'agit donc du respect de la « chose publique » et de l'affirmation personnelle d'une conscience politique. Le civisme implique donc la connaissance de ses droits comme de ses devoirs vis-à-vis de la société".
Ne pas respecter une loi dont la mise en oeuvre mettrait en danger des personnes ou des biens, pourquoi pas. Mais là, on n'est pas du tout dans ce genre de cas. Il y a donc bien détournement du sens d'un mot dans un but d'auto-justification de ce qui n'est que la violation d'une loi à des fins bassement partisanes. Et cet état de fait illustre bien l'entrée en vigueur d'une véritable novlangue. Les mots n'ont plus la même signification. On se permet de les déformer, de les triturer, de les utiliser à tort et à travers.
"Solidarité", "jeunes", "quartiers difficiles", "cité sensible", font également partie de cette "novlangue". Le pire, c'est que tout le monde le sait, mais que les médias où les "officiels" continuent à être les seuls à employer ce genre de mots sans sourciller.
En l'occurrence, c'est un message d'un député PCF du Nord, qui titre son communiqué : "ne pas mettre en oeuvre le droit d'accueil dans les écoles est une action civique". S'ensuit une longue diatribe contre le service minimulm institué par Xavier Darcos (applicable depuis début septembre) qui oblige les mairies à instituer un accueil des élèves de l'école primaire, en cas de grève impliquant plus de 25% des effectifs.
A la limite, il pense ce qu'il veut de cette loi, qui peut poser question et notamment dans les conditions de son exécution. Car une nouvelle fois, l'Etat se défausse sur les collectivités territoriales. Mais ce texte a au moins le mérite de tenter de trouver une solution au problème des grèves à répétition dans l'Education nationale, qui mettent bien souvent les parents dans le pétrin, surtout quand il s'agit d'enfants jeunes.
Mais ce monsieur annonce que dans la commune dont il est le maire, il n'y aura pas de "droit d'accueil". Une "action civique"! Ci-vi-que! Civique?
Déjà, il est amusant de voir qu'on peut, sans rire, oser qualifier de "civique" une action qui de fait, n'est que le fruit d'un positionnement idéologique et partisan. Limite lutte des classes.
Ensuite, affubler de ce doux mot une position militante qui se retournera contre les usagers, à savoir les parents, c'est le pompon. Déjà qu'on doit supporter, dans notre beau pays, de voir des moustachus prétendre qu'ils ont de la "désobéissance civique" en détruisant des Mac Do ou en arrachant des OGM...
Il suffit d'aller faire un petit tour sur wikipédia pour lire que le "civisme" "désigne le respect du citoyen pour la collectivité dans laquelle il vit et de ses conventions, dont notamment sa loi. Ce terme s'applique dans le cadre d'un rapport à l'institution représentant la collectivité : il s'agit donc du respect de la « chose publique » et de l'affirmation personnelle d'une conscience politique. Le civisme implique donc la connaissance de ses droits comme de ses devoirs vis-à-vis de la société".
Ne pas respecter une loi dont la mise en oeuvre mettrait en danger des personnes ou des biens, pourquoi pas. Mais là, on n'est pas du tout dans ce genre de cas. Il y a donc bien détournement du sens d'un mot dans un but d'auto-justification de ce qui n'est que la violation d'une loi à des fins bassement partisanes. Et cet état de fait illustre bien l'entrée en vigueur d'une véritable novlangue. Les mots n'ont plus la même signification. On se permet de les déformer, de les triturer, de les utiliser à tort et à travers.
"Solidarité", "jeunes", "quartiers difficiles", "cité sensible", font également partie de cette "novlangue". Le pire, c'est que tout le monde le sait, mais que les médias où les "officiels" continuent à être les seuls à employer ce genre de mots sans sourciller.