L'Italie, ou la folie de la proportionnelle

Publié le par Le chafouin

Voilà qui devrait faire rendre raison à tous ceux qui militent pour une VIe république qui laisserait la part belle à la proportionelle, ce mode de scrutin utilisé - avec les brillants résultats que l'on sait - sous les IIIe et IVe républiques. Hier, le président du Conseil italien, Romano Prodi, a été une nouvelle fois contraint à la démission suite au lâchage d'une partie de sa soi-disant majorité au Sénat (au sein duquel il ne domine qu'à une voix près). Sans rentrer dans le détail de l'affaire, cette nouvelle péripétie dans la tumultueuse vie politique italienne montre à nouveau les dangers d'un système qui favorise l'émiettement des suffrages. Trop de partis sont représentés au parlement, ce qui rend la tâche périlleuse pour les gouvernements. Tributaires de trouples éparses et indisciplinées, ils ne peuvent conduire un cap clair et sont menacés de censure à chaque vote sensible.

S'inspirer de l'Allemagne, plutôt!

Malgré ce danger, des petits partis continuent de réclamer haut et fort le rétablissement de ce scrutin. Leur raisonnement n'est pas si idiot, lorsqu'on s'aperçoit que les Verts et le PCF, pour ne citer qu'eux, ne doivent leur présence à l'Assemblée qu'au soutien du PS : le nombre de leurs députés n'est absolument pas représentatif par rapport à leur poids dans l'opinion. A l'inverse, l'observateur ploie sous le nombre écrasant de parlementaires UMP depuis 2002.

Mais leur céder serait pure démagogie, folie même. Un certain Mythe Errant l'avait fait en 1986, non par altruisme mais pour atténuer la victoire annoncée de la droite RPR-UDF (qui à l'époque ne faisait pas semblant d'être de gauche). Résultat pas si mauvais : l'assemblée s'était ouverte à 35 élus FN ou apparentés, mais 5 partis (PCF-PS-RPR-UDF-FN) seulement étaient représentés. Mais le schéma serait sans doute différent aujourd'hui, lorsqu'on constate le nombre effrayant de candidats de tous poils à la présidentielle.

Pour éviter le massacre, la solution ne serait-elle pas, comme souvent, à mi-chemin? Avec un mode de scrutin inspiré de l'Allemagne, par exemple : outre-Rhin, on vote comme chez nous avec un scrutin majoritaire, tempéré toutefois par une dose de proportionnelle, que l'on pourrait qualifier de "rattrapage" pour les partis n'ayant gagné aucun siège mais ayant réalisé des scores convenables partout.

Publié dans Politique

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