BHL, un "philosophe" converti au royalisme par un simple dîner

Publié le par Le chafouin

 

Bernard-Henri Levy vient d'annoncer son ralliement à Ségolène Royal. Bon. En soi, cette information n'a aucun intérêt. On se demande pour qui se prend cet homme : on doute que cette déclaration change quoi que ce soit au résultat final. Mais la nouvelle de ce soutien ne peut que surprendre le lecteur informé. Le "philosophe" n'a-t-il pas, dans une de ses chroniques au Point (novembre 2006) exprimé au mieux, son pessimisme quant à la candidature Royal, au pire, son exécration vis-à-vis de celle qui venait de remporter la primaire socialiste?

La voici, cette chronique. BHL y est cinglant. Il parle du PS comme d'une "amicale d'internautes en folie", au sein de laquelle Laurent Fabius était l'un des "rares hommes d'Etat". Le ton est donné. Ségolène? Un "mixte instable de démagogie et de caractère, de narcissisme extrême et de vraie audace politique". On fait mieux comme compliment. Surtout quand deux lignes plus tard il évoque le « ralliez-vous à mon tailleur crème ! inscrivez-y vos rêves, doléances et désirs d'avenir ! » de Royal. Le pseudo philosophe fixe alors deux hypothèses : soit elle continue sur sa lancée et brise le cou à ce PS arriéré (je schématise  peine), ce PS de Frêche et du "conformisme marxiste", instaure un blairisme à la française et se rallie au libéralisme, et dans ces cas là sa victoire sera une bonne nouvelle pour la France; soit elle suit la deuxième pente de l'"ordre juste" en continuant de fustiger les profs, de vouloir encadrer les mineurs délinquants par des militaires, surveiller les élus par des jurys populaires, et être la "girouette de l'idéologie tournant au gré de l'air du temps" comme pour l'exemple de la Turquie, et dans ce cas là, "il flotte autour de ce royalisme-là, garanti province contre Paris et 100 % tradition française, un parfum de « travail, famille, matrie » qui n'augure, réellement, rien de bon".

Deux mois plus tard, notre héros national dîne avec Ségolène Royal et juge utile d'alerter la population sur ce grand événement : nouvelle chronique dans Le Point. "L'étonnante fraîcheur, la liberté de ton du personnage" le surprennent. S'ensuit un dialogue surréaliste où le manque de sens critique du "philosophe" est criant. Au final, la conclusion de BHL : "Je la quitte, toujours perplexe, mais avec le sentiment qu'on a peut-être été injuste - moi le premier - avec cette femme ; et qu'elle ne ressemble guère, en tout cas, à l'image qu'elle s'est donnée".

Et à nouveau, deux mois plus tard, BHL assure qu'il votera pour celle à qui il taillait un costard quatre mois plus tôt. Avec une réserve : il aimerait qu'elle annonce qu'elle nommerait DSK comme premier ministre, ce qui aurait pour ui une conséquence sympathique : "less fameux sondages connaîtraient un frémissement tout à fait spectaculaire". Que signifie tout cela? Arielle Dombasle doit avoir déteint sur son compagnon. Qu'un "philosophe" change d'avis après une courte conversation laisse sans voix. Cela veut dire qu'un tel "intellectuel" se permet de juger , au départ, sans savoir? Et qu'il suffit ensuite d'un dîner pour lui faire retourner sa veste? Il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis, mais quand même...

Publié dans Chafouinage

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