Ségolène Royal a-t-elle vraiment changé?

Publié le par Le chafouin

On pouvait lire la semaine passée dans Le Point un excellent dossier nous expliquant comment Ségolène Royal se préparait pour l'emporter en 2012. Grâce à une équipe dynamique, soudée, drôle, compétente et à vrai dire merveilleuse et à la limite d'être l'idole des jeunes, la candidate malheureuse de l'an passé se présentait comme plus sereine, apaisée, posée, plus mûre qu'en 2007, en un mot, quasi-prête pour le job. On la voit citer Toqueville, appeler au rassemblement, se donner une image moins agressive... J'avoue, je m'y suis laissé prendre. J'ai lâché quelques larmes, j'y ai quasiment cru.

Et patatras. En une semaine, les vieilles ficelles sont revenues et le plan com' est à revoir. Les mauvaise génies de Ségolène la reprennent. Il y a d'abord eu la création de ce site internet au nom ridicule, "congrès utile et serein", comme si une incantation à quelque dieu vaudou allait calmer les divisions au sein du PS. Les cadors de gauche du classement des blogs (oh, je plaisante) ont d'ailleurs bien ri, pour la plupart. D'autres adoptent des idées un petit peu plus intelligentes en vue de la tuerie de l'automne prochain, et font de vraies propositions. Franchement, avec des idées pareilles, on ne peut pas présider une République. Le bling-bling sera toujours moins ridicule que ces attitudes grotesques et ces idées puériles qui ne peuvent convaincre personne de censé.  

Et puis il y a ce vieux démon de la victimisation, qui revient périodiquement. Cet art de détourner le sujet en prenant la posture de la martyre. Accusée par la droite de fouler au pied le droit social de notre pays, après sa condamnation par la cour d'appel de Rennes pour avoir licencié sans cause réelle et sérieuse deux ex-assistantes parlementaires, en 1997, la pucelle du Poitou ose se draper dans sa blancheur immaculée et accuser l'UMP de lui avoir tendu un "guet-apens judiciaire"...
Il faut avouer que l'attaque de Jean-Pierre Raffarin a été virile, brutale, celui-ci lui demandant pas moins que sa démission de son poste de présidente du Conseil régional de Poitou-Charentes. C'est purement gratuit, mais c'est de bonne guerre. Pouvait-il se priver d'une telle occasion? Une présidentiable de gauche prise en flagrant délit de non-respect du droit du travail, ça n'arrive pas tous les jours...
Eh bien non. Ségolène Royal ne peut admettre l'évidence. On lui veut du mal, l'UMP lui a tendu un "guet-apens judiciaire". L'expression est terrible! Sous-entendu : cette procédure a été montée de toutes pièces par la droite, comme le déduit très justement Koz, qui n'est jamais aussi bon que lorsqu'il pratique le ségobashing. Une droite tellement puissante, qu'elle arrive même à convaincre un collège de juges de Cour d'appel de l'absence de cause réelle et sérieuse à plusieurs licenciements!

Comme dirait mon grand-père, il vaut mieux entendre ça que d'être sourd. Ouf, notre chère Ségolène n'a pas changé, au fond. C'est juste un brin ennuyeux que les journalistes du Point ne l'aient point remarqué.

Publié dans Politique

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L
merci blanche... et effectivement Koz est un artiste de l'antiségo.
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B
 P-S: L'article de Koz est excellent ... Chapeau bas !
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L
Punaise flamant, quand je pense que si tu racontes des bêtises, je peux être condamné pour diffamation... ;)
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B
Il est génial cet article !Ce ton ironique mais pas aboyeur te va bien !N'est pas chafouin qui veut !Je suis allée sur le site: "congrès utile et serein"... Il n'arrive pas aux nombril du tien !Politiquement parlant, c'est un peu dur pour moi encore à analyser... Mais ce que je constate, c'est que pour moi, qui n'ai pas une formation politique et qui suis encore jeune, tout cela m'apparaît ridicule.Décidement, j'aime le ton de ce "billet"...Bravo et ... A Bas Ségofouine!
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F
Vous dites et je vous cite " Une présidentiable de gauche prise en flagrant délit de non –respect du droit du travail ça n'arrive pas tous les jours;<br />  <br /> Il y a quelques années au sujet de Marc Blondel secrétaire général de FO vous auriez pu écrire " Un syndicaliste pris en flagrant délit de non –respect du droit du travail ça n'arrive pas tous les jours.  <br />  <br /> En effet Le tribunal des prud'hommes de Paris l'a condamné en novembre 2001 à verser avec FO 88 594 euros à son ex-chauffeur pour horaires dépassés. Il a été par ailleurs mis en examen pour avoir fait financer par la mairie de Paris pendant 10 ans le salaire de son garde du corps .<br />  <br /> Il y en a pour qui de la parole aux actes il n'y a pas un espace mais un gouffre. Il y a une expression pour ça "on leur donnerai le bon Dieu sans confession". <br />  
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