L'indigestion orange insupporte
"On n'a jamais vu une Coupe du Monde où c'est le troisième ou le quatrième qi joue la finale!". L'omniprésence de François Bayrou dans les médias insupporte Nicolas Sarkozy, qui ne trouve pas d'espace pour avancer ses propositions. Elle arrange Royal pour le moment. Mais elle est d'une illégitimité totale. Bayrou a donné ses consignes de vote, qu'il prépare la suite, maintenant.
Le titre de l'actualité, ce midi? Bayrou dénonce les pressions que Sarkozy aurait exercées pour tenter d'empêcher son débat avec Royal. Peut-être est-il intervenu, après tout. Mais tout cela procède sans doute du fantasme. Ce genre de choses arrive tellement souvent qu'on finit par toujours avoir un doute... Bayrou, lui, n'a "pas de preuve" que Sarkozy a exercé des pressions, mais il en a en revanche "la certitude"!
Et puis ce débat, on n'arrive pas à se convaincre qu'il soit utile. A partir du moment où Bayrou a donné ses consignes, et annoncé la création d'un nouveau parti, ça suffit. Il a organisé sa conférence de presse mercredi, pour faire monter la pression dès lundi. Pour qu'on s'interroge sur ce qu'il allait dire. Et comme Royal lui a proposé ouvertement un "débat", il a dû se dire que c'était l'occasion pour lui d'être visible jusqu'aux législatives. Pour peser.
Mais là, effectivement, cela pèse! Cela pollue le débat et le choix qu'on a à faire pour le second tour. Cela rend inaudible toutes les propositions concrètes des candidats, qui ont déjà enchaîné deux meetings puis deux soirées télévisées. Les interventions croisées de Sarkozy et Royal sur TF1 (Face à la Une) et France 2 (A vous de juger) ont été très bonnes mercredi puis hier soir. Les deux ont été très clairs sur leur projet. Il y a à boire et à manger là-dedans. Une candidate du pacte présidentiel, qui entendre refonder une "nouvelle république" où le bon peuple serait associé aux décisions de la Madone. Une politique douce, protectrice pour les individus. Ségolène Royal a du talent, et dégage une telle impressionde confiance en elle... En face, un candidat plus concret, qui parle de travail, de pouvoir d'achat, de sécurité, qui se pose en homme apaisé, qui se cherche une posture, pour faire oublier toutes les réticences. Toutes les questions qui se posent sur cet homme qui trouble autant qu'il inquiète.
C'est là-dessus que la campagne doit s'apesantir. C'est sur ce choc de deux projets qui signifient deux avenirs différents pour le pays. Il faut oublier le Béarnais, maintenant. Basta! Il a fait un très bon score. Cela lui assure l'indépendance pour les législatives. Qu'il laisse ses électeurs se décider seuls, ils en sont bien capables.
Et leur tâche serait facilitée si enfin on parlait concret. En attendant bien sûr le grand débat de mercredi prochain. Le "petit débat", lui, n'aura sans doute pas lieu! Sauf si, comme on l'annonce ce matin, BFM-TV l'organise!