Hamon, Delanoë et Aubry sont dans un bateau, lequel tombe à l'eau?
lls sont trois. Ils pèsent 70 % des adhérents qui se sont exprimés le 6 novembre. Ils sont d'accord pour estimer que Ségolène Royal représente tout ce qu'ils exècrent en politique : un parti de "supporters" plutôt que de militants, des alliances ouvertes clairement au centre, une politique spectacle, une gauche molle... Ils ne l'aiment pas.
Ils s'appellent Martine, Bertrand, Benoît. Le troisième est un enfant politique de la première, il a énormément travaillé pour elle au sein de son ancien club "Réformer". Le second est un Jospinien, tout comme la première, qui a été numéro deux du gouvernement du locataire d'Ile de Ré.
Ils s'appellent Aubry, Delanoë, Hamon. Ils assurent défendre "le parti et pas les personnes". Bien sûr. L'intérêt général, c'est tellement important... Ils veulent clairement éviter que Royal prenne le contrôle du PS, ce qui lui permettrait de placer Vincent Peillon en premier secrétaire adjoint, une façon pour la présidente de Poitou-Charentes de préparer tranquillement 2012 sans prendre de coups. De verrouiller le parti pour éviter les divisions que selon elle, ont pesé parmi les causes de sa défaite de 2007. Martine Aubry, par exemple, n'a-t-elle pas "balancé" sur Royal pendant toute la campagne, par derrière?
Mais une fois qu'ils se sont mis d'accord sur le rejet d'une personne et de sa façon de concevoir la politique, eh bien ils ne sont guère avancés. Delanoë juge qu'arrivé en tête, le candidat commun (lui-même ou un de ses lieutenants) doit être issu des rangs de sa motion. C'est vrai qu'il avait quoi, mille voix de plus qu'Aubry? "C'est ça ou rien", sous-entend Delanoë, qui prend des airs de tribun mais risque pourtant de voir ses soutiens rallier Aubry si celle-ci se présente.
Ce qui va probablement être le cas de façon "fortement probable" (sic !) selon Yves Durand, député-maire de Lomme, une petite commune voisine de Lille) et proche soutien d'Aubry. L'argument? "Elle est la seule qui est au point d'équilibre et peut rassembler une nouvelle majorité".
C'est marrant, c'est exactement ce que pense également Hamon, qui hier, scandait qu'il fallait écouter le message des électeurs, qui veulent "plus de gauche". Chacun s'y verrait bien, finalement. Au nom du collectif...
Poker menteur? Intox? Pressions?
Il est assez comique de suivre ça de loin. La défaite de Royal semble proche, mais le front ouvert contre elle de manière un peu trop évidente - Royal adorant jouer aux victimes - ne risque-t-il pas d'agacer les adhérents, en prévision du vote de jeudi prochain? Et si finalement c'était Jean-Marc Ayrault qui était dans le vrai, en incitant Royal à mettre de côté sa candidature pour proposer un autre nom plus consensuel?
Photo : vitraux de la cathédrale de Reims, par Marc Chagall.
Ils s'appellent Martine, Bertrand, Benoît. Le troisième est un enfant politique de la première, il a énormément travaillé pour elle au sein de son ancien club "Réformer". Le second est un Jospinien, tout comme la première, qui a été numéro deux du gouvernement du locataire d'Ile de Ré.
Ils s'appellent Aubry, Delanoë, Hamon. Ils assurent défendre "le parti et pas les personnes". Bien sûr. L'intérêt général, c'est tellement important... Ils veulent clairement éviter que Royal prenne le contrôle du PS, ce qui lui permettrait de placer Vincent Peillon en premier secrétaire adjoint, une façon pour la présidente de Poitou-Charentes de préparer tranquillement 2012 sans prendre de coups. De verrouiller le parti pour éviter les divisions que selon elle, ont pesé parmi les causes de sa défaite de 2007. Martine Aubry, par exemple, n'a-t-elle pas "balancé" sur Royal pendant toute la campagne, par derrière?
Mais une fois qu'ils se sont mis d'accord sur le rejet d'une personne et de sa façon de concevoir la politique, eh bien ils ne sont guère avancés. Delanoë juge qu'arrivé en tête, le candidat commun (lui-même ou un de ses lieutenants) doit être issu des rangs de sa motion. C'est vrai qu'il avait quoi, mille voix de plus qu'Aubry? "C'est ça ou rien", sous-entend Delanoë, qui prend des airs de tribun mais risque pourtant de voir ses soutiens rallier Aubry si celle-ci se présente.
Ce qui va probablement être le cas de façon "fortement probable" (sic !) selon Yves Durand, député-maire de Lomme, une petite commune voisine de Lille) et proche soutien d'Aubry. L'argument? "Elle est la seule qui est au point d'équilibre et peut rassembler une nouvelle majorité".
C'est marrant, c'est exactement ce que pense également Hamon, qui hier, scandait qu'il fallait écouter le message des électeurs, qui veulent "plus de gauche". Chacun s'y verrait bien, finalement. Au nom du collectif...
Poker menteur? Intox? Pressions?
Il est assez comique de suivre ça de loin. La défaite de Royal semble proche, mais le front ouvert contre elle de manière un peu trop évidente - Royal adorant jouer aux victimes - ne risque-t-il pas d'agacer les adhérents, en prévision du vote de jeudi prochain? Et si finalement c'était Jean-Marc Ayrault qui était dans le vrai, en incitant Royal à mettre de côté sa candidature pour proposer un autre nom plus consensuel?
Photo : vitraux de la cathédrale de Reims, par Marc Chagall.