Enfin des mesures concrètes contre l'alcool
Comme le Parisien le révèle ce matin, la Mildt (mission interministérielle de lutte contre les dépendances et toxicomanies) envisage plusieurs mesures visant à faire reculer l'alcoolisation massive de notre société. Des idées qui vont assurément déplaire au lobby des bistrots et des vendeurs de Ricard, mais qui relèvent bel et bien du courage et de l'urgence.
La Mildt prévoit en effet, après avoir constaté l'échec des politiques de prévention, la suppression de l'happy hour et des open bars, et l'interdiction de la vente de bouteilles d'alcool dans les discothèques. L'happy hour, ce sont ces réductions sympathiques visant non seulement à contrer le recul du pouvoir d'achat mais en plus, à permettre aux amateurs de houblon de s'en mettre plein la panse en un minimum de temps (19h-21h, généralement), et comme par hasard, à l'heure de sortie des facs. Les open bars, c'est cette généreuse promotion consistant à faire payer un droit d'entrée (15-20€) et à ensuite offrir tout l'alcool désiré aux membres d'une soirée. Quant à la vente de bouteilles dans les boîtes, c'est le moyen pour ces commerces de vendre plus d'alcool, plus cher, plus vite.
Comme on pouvait s'en douter, cette annonce va déclencher la fureur des lobbies. Le Parisien cite par exemple un responsable du syndicat national des exploitants de discothèque, qui ose affirmer que "supprimer les happy hours est ridicule, car ce sont des moments de convivialité qui permettent aux bars de faire venir la clientèle". Ben voyons, la convivialité! Les consommateurs vont probablement aussi hurler. Certains, qui écrivent en état d'alcoolémie avancée (c'est une blague, Nicolas, ne te fâche pas), prétendent d'ailleurs, pour contester ces mesures, que "la bière est un produit de consommation comme un autre" : à ceci, il faut répondre qu'à l'instar de la cigarette, non, la binouze et le litron de rouge ne sont pas un produit comme un autre. Ce ne sont pas des produits qui ressemblent à un jambon-beurre, une pomme ou un jus d'orange.
Ces mesures répressives peuvent effectivement être vues comme non-libérales économiquement et philosophiquement (quoiqu'il soit comique de voir invoquer par des socialistes le dogme libéral), mais leur objectif est bel et bien de lutter contre l'alcoolisation massive qui est un signe de décadence de la société, qui fauche des vies sur la route, entraîne des problèmes de santé considérables, et est à l'origine de nombreux actes de délinquance. Quant à l'alcoolisme, c'est un mal terrible qui ne touche pas seulement la personne dépendante, mais tout son environnement, sa famille, ses amis, son travail...
Regardez un tableau de garde à vue dans un commissariat : six ou sept fois sur dix, la personne qui a été arrêtée est en état d'alcoolémie. Il serait très instructif de lire des statistiques précises sur le rapport entre la commission des crimes et des délits et la consommation d'alcool. En tout cas, il est clair que la consommation excessive d'alcool a un coût (financier, humain, social) qui lui aussi est excessif pour la société.
Quand on voit cela, quand on voit les orgies détestables qui se déroulent à chaque Fête de la musique, au point qu'on soit à chaque fois obligé de déployer des compagnies de CRS par dizaines, est-il raisonnable de proposer des soldes sur le produit qui entraîne non seulement la bonne humeur, mais aussi le pire? Certes, ce genre de mesures est contestable du point de vue de la responsabilité de chacun, car les gens censés vont en pâtir à cause de ceux qui ne savent pas se retenir. Certes, cela n'empêchera pas les gens d'acheter leur alcool dans des supermarchés. Mais a-t-on vraiment le choix? Et est-ce intelligent de ne rien faire du tout?
N.B. : Autre mesure à proposer, et qui serait sûrement aussi intelligente que les autres : faire en sorte que dans les bars, les boissons non-alcoolisées ne soient pas hors de prix par rapport aux bières et au vin. Histoire de ne pas faire penser que la norme, c'est de boire de l'alcool.
La Mildt prévoit en effet, après avoir constaté l'échec des politiques de prévention, la suppression de l'happy hour et des open bars, et l'interdiction de la vente de bouteilles d'alcool dans les discothèques. L'happy hour, ce sont ces réductions sympathiques visant non seulement à contrer le recul du pouvoir d'achat mais en plus, à permettre aux amateurs de houblon de s'en mettre plein la panse en un minimum de temps (19h-21h, généralement), et comme par hasard, à l'heure de sortie des facs. Les open bars, c'est cette généreuse promotion consistant à faire payer un droit d'entrée (15-20€) et à ensuite offrir tout l'alcool désiré aux membres d'une soirée. Quant à la vente de bouteilles dans les boîtes, c'est le moyen pour ces commerces de vendre plus d'alcool, plus cher, plus vite.
Comme on pouvait s'en douter, cette annonce va déclencher la fureur des lobbies. Le Parisien cite par exemple un responsable du syndicat national des exploitants de discothèque, qui ose affirmer que "supprimer les happy hours est ridicule, car ce sont des moments de convivialité qui permettent aux bars de faire venir la clientèle". Ben voyons, la convivialité! Les consommateurs vont probablement aussi hurler. Certains, qui écrivent en état d'alcoolémie avancée (c'est une blague, Nicolas, ne te fâche pas), prétendent d'ailleurs, pour contester ces mesures, que "la bière est un produit de consommation comme un autre" : à ceci, il faut répondre qu'à l'instar de la cigarette, non, la binouze et le litron de rouge ne sont pas un produit comme un autre. Ce ne sont pas des produits qui ressemblent à un jambon-beurre, une pomme ou un jus d'orange.
Ces mesures répressives peuvent effectivement être vues comme non-libérales économiquement et philosophiquement (quoiqu'il soit comique de voir invoquer par des socialistes le dogme libéral), mais leur objectif est bel et bien de lutter contre l'alcoolisation massive qui est un signe de décadence de la société, qui fauche des vies sur la route, entraîne des problèmes de santé considérables, et est à l'origine de nombreux actes de délinquance. Quant à l'alcoolisme, c'est un mal terrible qui ne touche pas seulement la personne dépendante, mais tout son environnement, sa famille, ses amis, son travail...
Regardez un tableau de garde à vue dans un commissariat : six ou sept fois sur dix, la personne qui a été arrêtée est en état d'alcoolémie. Il serait très instructif de lire des statistiques précises sur le rapport entre la commission des crimes et des délits et la consommation d'alcool. En tout cas, il est clair que la consommation excessive d'alcool a un coût (financier, humain, social) qui lui aussi est excessif pour la société.
Quand on voit cela, quand on voit les orgies détestables qui se déroulent à chaque Fête de la musique, au point qu'on soit à chaque fois obligé de déployer des compagnies de CRS par dizaines, est-il raisonnable de proposer des soldes sur le produit qui entraîne non seulement la bonne humeur, mais aussi le pire? Certes, ce genre de mesures est contestable du point de vue de la responsabilité de chacun, car les gens censés vont en pâtir à cause de ceux qui ne savent pas se retenir. Certes, cela n'empêchera pas les gens d'acheter leur alcool dans des supermarchés. Mais a-t-on vraiment le choix? Et est-ce intelligent de ne rien faire du tout?
N.B. : Autre mesure à proposer, et qui serait sûrement aussi intelligente que les autres : faire en sorte que dans les bars, les boissons non-alcoolisées ne soient pas hors de prix par rapport aux bières et au vin. Histoire de ne pas faire penser que la norme, c'est de boire de l'alcool.