Casseurs dans les manifs, saboteurs de trains, et ensuite?
Ainsi donc, les milieux de l'ultra-gauche sont clairement soupçonnés d'être à l'origine des sabotages en série qui ont touché ces derniers jours la SNCF et ses usagers. Reste à établir si oui ou non, ils ont bénéficié de complicités internes, tant il paraît évident qu'il fallait connaître le fonctionnement de l'entreprise publique pour l'atteindre aussi facilement.
On le disait ici-même au sujet du NPA, de Jean-Marc Rouillan et du blogueur CSP : lorsque le moteur de l'action politique, publique ou clandestine, est la haine, il ne peut en sortir rien de bon. Il ne peut en sortir que de la violence. Et on a tout à redouter de ses conséquences. Les faits nous auront très vite donné raison.
Sauf qu'en l'occurrence, il ne s'agit pas des mêmes mouvances que celles qui congratulent et vénèrent Olivier Besancenot : les dix individus arrêtés hier pour les sabotages contre les installations de la SNCF semblent appartenir à des groupes "anarcho-autonomes". Vraiment, rien à voir, même si les passerelles existent et que les lignes bougent assez facilement.
Le profil est plutôt jeune : le cerveau présumé du groupe, le plus âgé, a 34 ans, et les autres ont entre 23 et 30 ans. Ils habitent en Corrèze, à Rouen, Paris, Limoges. Sont décrits comme des gens sans histoires, plutôt "gentils et polis", qui vivent en communauté. Ils ne travaillent pas et tentent d'appliquer des formes d'altermondialisme : élevage de chèvres, culture d'un potager...
Pourtant, certains d'entre eux sont déjà connus pour avoir participé à des actes de violence en France ou à l'étranger. En l'espèce, les sabotages ne risquaient pas de faire dérailler des trains ou de causer des pertes autres que financières, mais peut-être ne s'agissait-il que d'un début?
D'ailleurs, ces mouvances dites "anarcho-autonomes" sont peu ou prou constituées des mêmes personnes que celles qui cassaient des vitrines dans les manifestations anti-CPE ou dans les manifestations lycéennes de décembre 2007, qui balançaient des canettes sur la police ou brûlaient des voitures après l'élection de Nicolas Sarkozy : des individus sans foi ni loi, qui ne croient en rien, et qui sont donc totalement incontrôlables.
On le voit aujourd'hui : ce groupe était, selon la ministre de l'Intérieur Michèle Alliot-Marie "surveillé depuis plusieurs mois" par la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI, issue de la fusion RG-DST). Il faisait même l'objet depuis avril dernier, de la part de la sous-direction antiterroriste (SDAT) de la PJ, d'une enquête pour dégradations. Selon une source du Monde, la SDAT soupçonne "d'éventuels liens avec l'ultra-gauche allemande, qui a déjà revendiqué des actions contre des trains transportant des déchets nucléaires'. On les surveillait, certes, mais on n'a pas pu empêcher les sabotages...
Certains commentateurs s'étaient gaussé de ce constat, que j'avais relevé dans l'article susnommé consacré à CSP : oui, la menace de radicalisation d'éléments isolés de l'ultra-gauche est prise très au sérieux par le pouvoir en place et les autorités policières. "Depuis mon arrivée au ministère, j'ai souligné les risques de résurgence violente de l'extrême gauche radicale", a précisé MAM au cours de son point-presse. Des cellules de veille existent dans chaque département, sous l'égide des directions locales du renseignement intérieur. Au même titre que la menace islamiste.
Et il faut dire que oui, on peut craindre cette montée de fièvre. En tant que journaliste, j'ai déjà été confronté à cette réthorique impossible à contrer, à cette haine du système, à cette volonté de vivre en marge de la société, de ne pas se compromettre avec le "mal". Je cotoie ce genre d'individus de temps à autre, et je dois dire que j'ai toujours été effrayé par leur détermination, la rage sourde qui les anime, et surtout, cette faculté à tomber dans la paranoïa. Quand on est inconditionnel, on devient irrationnel.
Avec la crise qui pointe le bout de son nez, et qui risque de faire des ravages importants, on a d'ailleurs tout lieu de penser que ces groupes vont se renforcer, se radicaliser et mener des actions autrement plus importantes que ces sabotages qui ressemblent à un simple rodage. Reste à espérer qu'on ne revivra pas l'hécatombe causée par les Brigades rouges, la Bande a Baader et autre Action directe...
On le disait ici-même au sujet du NPA, de Jean-Marc Rouillan et du blogueur CSP : lorsque le moteur de l'action politique, publique ou clandestine, est la haine, il ne peut en sortir rien de bon. Il ne peut en sortir que de la violence. Et on a tout à redouter de ses conséquences. Les faits nous auront très vite donné raison.
Sauf qu'en l'occurrence, il ne s'agit pas des mêmes mouvances que celles qui congratulent et vénèrent Olivier Besancenot : les dix individus arrêtés hier pour les sabotages contre les installations de la SNCF semblent appartenir à des groupes "anarcho-autonomes". Vraiment, rien à voir, même si les passerelles existent et que les lignes bougent assez facilement.
Le profil est plutôt jeune : le cerveau présumé du groupe, le plus âgé, a 34 ans, et les autres ont entre 23 et 30 ans. Ils habitent en Corrèze, à Rouen, Paris, Limoges. Sont décrits comme des gens sans histoires, plutôt "gentils et polis", qui vivent en communauté. Ils ne travaillent pas et tentent d'appliquer des formes d'altermondialisme : élevage de chèvres, culture d'un potager...
Pourtant, certains d'entre eux sont déjà connus pour avoir participé à des actes de violence en France ou à l'étranger. En l'espèce, les sabotages ne risquaient pas de faire dérailler des trains ou de causer des pertes autres que financières, mais peut-être ne s'agissait-il que d'un début?
D'ailleurs, ces mouvances dites "anarcho-autonomes" sont peu ou prou constituées des mêmes personnes que celles qui cassaient des vitrines dans les manifestations anti-CPE ou dans les manifestations lycéennes de décembre 2007, qui balançaient des canettes sur la police ou brûlaient des voitures après l'élection de Nicolas Sarkozy : des individus sans foi ni loi, qui ne croient en rien, et qui sont donc totalement incontrôlables.
On le voit aujourd'hui : ce groupe était, selon la ministre de l'Intérieur Michèle Alliot-Marie "surveillé depuis plusieurs mois" par la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI, issue de la fusion RG-DST). Il faisait même l'objet depuis avril dernier, de la part de la sous-direction antiterroriste (SDAT) de la PJ, d'une enquête pour dégradations. Selon une source du Monde, la SDAT soupçonne "d'éventuels liens avec l'ultra-gauche allemande, qui a déjà revendiqué des actions contre des trains transportant des déchets nucléaires'. On les surveillait, certes, mais on n'a pas pu empêcher les sabotages...
Certains commentateurs s'étaient gaussé de ce constat, que j'avais relevé dans l'article susnommé consacré à CSP : oui, la menace de radicalisation d'éléments isolés de l'ultra-gauche est prise très au sérieux par le pouvoir en place et les autorités policières. "Depuis mon arrivée au ministère, j'ai souligné les risques de résurgence violente de l'extrême gauche radicale", a précisé MAM au cours de son point-presse. Des cellules de veille existent dans chaque département, sous l'égide des directions locales du renseignement intérieur. Au même titre que la menace islamiste.
Et il faut dire que oui, on peut craindre cette montée de fièvre. En tant que journaliste, j'ai déjà été confronté à cette réthorique impossible à contrer, à cette haine du système, à cette volonté de vivre en marge de la société, de ne pas se compromettre avec le "mal". Je cotoie ce genre d'individus de temps à autre, et je dois dire que j'ai toujours été effrayé par leur détermination, la rage sourde qui les anime, et surtout, cette faculté à tomber dans la paranoïa. Quand on est inconditionnel, on devient irrationnel.
Avec la crise qui pointe le bout de son nez, et qui risque de faire des ravages importants, on a d'ailleurs tout lieu de penser que ces groupes vont se renforcer, se radicaliser et mener des actions autrement plus importantes que ces sabotages qui ressemblent à un simple rodage. Reste à espérer qu'on ne revivra pas l'hécatombe causée par les Brigades rouges, la Bande a Baader et autre Action directe...