Sarkozy tient bon au sujet du Dalaï-Lama
Nicolas Sarkozy a donc finalement eu le courage de rencontrer le dalaï-lama en dépit des menaces insensées de la Chine, qui ose parler d'arrogance et menace ouvertement la France de représailles commerciales.
Selon Challenges, "Le Quotidien du peuple, organe du Parti communiste chinois, estime ainsi qu'"inévitablement il y aura un prix important à payer pour une provocation aussi fourbe sur une question qui tient à l'unité nationale de la Chine et ses intérêts vitaux". Le China Daily estime lui que "l'arrogant président français" ne pourra que s'en prendre à lui-même si les ventes de produits français baissent en Chine, et qu'il "l'aura bien cherché"."
Sarkozy a eu également eu le courage d'affirmer haut et fort qu'il était "maître de son agenda", pour répondre à ceux l'ire des autorités chinoises, qui contestent cette "intrusion dans les affaires intérieures chinoises". Le Dalaï-Lama, de son côté, a félicité le président français pour sa "fidélité à ses principes".
Encore une fois, la France semble être la seule à payer le prix de ce type d'engagement et de "fidélité", comme au temps de l'impossible débat autour du boycott des JO de Pékin. En France, on aime bien ces élans de romantisme, qui nous rappellent que nous sommes un pays chargé d'histoire, le pays des droits de l'homme, si ce mot a un sens. Ces élans d'universalisme aussi, puisque la France n'a toujours pas rompu avec ce vieux rêve de convertir le monde entier à notre façon de voir les choses. Quand bien même en l'occurrence, il ne s 'agisse pas d'un discours musclé sur les droits des opposants chinois, mais juste d'une rencontre, somme toute très symbolique!
Disons-le tout net : je ne suis pas expert en diplomatie, ni en stratégie internationale. Je ne suis pas sûr qu'il s'agisse de la bonne option. Mais j'aime ces élans. J'aime être fier des faits et gestes internationaux de mon président, et je l'ai été hier, une fois n'est pas coutume.
J'aime que tout ne soit pas calculé en fonction d'enjeux économiques. J'aime qu'on torde parfois le cou à la realpolitik, que d'autres valeurs soient mises en avant, que tout ne soit pas que profit et prospérité. Je me demande cependant où est le lézard ici, car il est très rare que Nicolas Sarkozy agisse au nom de "principes". En a-t-il seulement?
En revanche, il se confirme que je n'aime pas l'arrogance de la Chine, sa prétention à vouloir faire taire tout opposition y compris en-dehors de ses frontières. Sa propension, même, à vouloir faire taire y compris les ressortissants des pays étrangers. Sachant que de toutes manières, ses propres citoyens n'en auront pas connaissance. Bientôt, la Chine voudra que même dans notre esprit, on ne conteste pas sa politique?
Quand le monde aura compris que les produits chinois sont de mauvaise qualité, comme on le voit de façon de plus en plus évidente, quand on se tournera vers d'autres marchés plus "sûrs", les Chinois cesseront peut-être de faire les malins.
(Ce billet est bien évidemment dédicacé à Cilia, qui l'a ardemment demandé : j'ai fini par céder, faible que je suis)