Ultra-gauche : Libé ose renvoyer la balle de l'emballement au gouvernement!

Publié le par Le chafouin

Libération nage dans le flou le plus total, ce qui explique la chute progressive de ses ventes : ce journal hésite sans cesse entre flatter les bourgeois et taper sur la droite, avec une grille de lecture et une culture marxistes pour tout ce qui est sociétal, et un penchant de plus en plus ouvertement avoué pour le libéralisme pour ce qui est de l'économique. La schyzophrénie est patente.

Nouvelle illustration du flou qui règne à Libé, ce matin. Laurent Joffrin, son rédacteur en chef, fulmine contre le gouvernement après la remise en liberté de trois des cinq individus de l'extrême-gauche qui avaient été placés en détention provisoire pour leur implication supposée dans les sabotages de caténaires, en novembre.

L'éditorialiste croit bon de s'interroger sur la qualification de "terrorisme" appliqué à cette affaire (chacun sait que les informations judiciaires sont ouvertes au plus large, mais ne sont pas figées, est-ce à Libération d'en juger?), alors que ce n'est absolument pas le sujet.

"Devait-on pour autant taper sur la grosse caisse de l’antiterrorisme dans une affaire d’une dimension somme toute limitée, où la culpabilité des prévenus, de surcroît, n’est pas établie ?", questionne le barbu de Libé. Dimension limitée, quand des sabotages coordonnés paralysent une partie du trafic SNCF? Certes, il n'y a pas de victimes, juste du désordre. Et la culpabilité dont parle Joffrin, n'est-ce pas les tribunaux qui en décident? A ma connaissance, ce n'est pas le juge d'instruction, pas les policiers, pas MAM, pas même Laurent Joffrin qui doivent se prononcer là-dessus.

En réalité, Joffrin est furieux de s'être fait rouler. "Manifestement, Michèle Alliot-Marie a agrippé cette caténaire à des fins essentiellement propagandistes. Le bourrichon quelque peu monté par les fumeuses théories d’un de ses conseillers, un dénommé Bauer (non pas Jack mais Alain), selon lequel certaines formes d’altermondialisme plus activistes que d’autres sont une antichambre d’Al-Qaeda, elle a affublé du mot «terrorisme» ces actions dont il faut bien reconnaître qu’elles ne terrorisent personne, même si elles sont inexcusables"., ose-t-il.

Quel culot! Doit-on rappeler quelle était la "une" de Libé, au lendemain du coup de filet de l'anti-terrorisme? "L'ultra-gauche déraille". Quand on a sans cesse à l'esprit le souci du bon mot plus que du fond... Autrement dit, Joffrin regrette que MAM ait entraîné Libé sur la voie due l'emballement médiatique. Est en pétard, parce qu'il a cru sur parole ce qu'une ministre "martiale" (n'ayons pas peur des mots, Laurent!) a déballé en conférence de presse.

"Il est temps de revenir dans cette procédure à une vitesse normale et à une qualification adéquate, conforme au droit et au bon sens", conclut Joffrin. A qui parle-t-il? Aux juges? Au gouvernement? Ou à ses journalistes? Ou à lui-même?

Car si l'on s'intéresse au fond, est-ce de la faute du gouvernement, si les médias se sont rués sur cette affaire comme un faucon-pélerin sur sa proie? Sans pour autant aller parler de "nouvel Outreau", comme le fait hardiment André Gunthert, on peut se poser la question de savoir s'il était nécessaire d'exposer à ce point les personnes interpellées? De déballer leur vie privée, leurs noms, d'aller traquer leurs familles? Même le Bloc identitaire condamne ce harcèlement, ce "lynchage médiatique", c'est dire!

Sur ce blog, on s'était interrogé, le jour de ces arrestations, sur la montée de la radicalisation d'une certaine extrême-gauche, et je persiste dans cette voie. La libération de ces trois suspects ne remet rien en cause, pour moi : pas plus qu'une détention provisoire signifie qu'il y a culpabilité, un élargissement ne signifie qu'il y a innocence.

Et les propos généraux restent valables. Oui, la haine du flic, du pouvoir, de l'ordre et de la société libérale peut conduire à des actions "terroristes". Oui, il existe un certain nombre de personnes en France qui sont prêtes à organiser ce type d'actions. Le but est là : déstabiliser le pays, pour favoriser la montée de mouvements sociaux.

Prétendre que le gouvernement a intérêt à se créer ce type d'ennemis n'a pas de sens. Le mobile ne tient décidément pas!

Publié dans Médias

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
L
" Je ne vois pas comment il peut déboucher sur l'anarchie (le libéralisme est une philosphie du droit, et des droits de propriété), sur la loi du plus fort (les libéraux récusent toute légitimité à l'utilisation de la force ou de la contrainte), sur l'oppression (même raison)."Tu ne vois pas, mais c'est pourtant ce qui se produit!
Répondre
C
@ Maximilien de Robespierre« Il » le pense, et toi aussi mon CSP, sinon tu n'aurais même pas relevé...
Répondre
C
"des blogs politiques français aussi bien écrits (le style, ça fait partie de la forme, non ?) que le mien"AHAHAHAHAAAAAAAAHHHHHH !!!!!!Pfouuu, que ça fait du bien de rire, parfois...Nan mais c'est qu'il le pense ne plus, ce pauvre navet. On t'a fait quoi dans ton enfance, pour que tu sois aussi con, sans rire ?
Répondre
L
Le libéralisme n'est pas un dogme : il laisse chaque individu libre de vivre comme il le veut, dans le respect des droits d'autrui. Je ne vois pas comment il peut déboucher sur l'anarchie (le libéralisme est une philosphie du droit, et des droits de propriété), sur la loi du plus fort (les libéraux récusent toute légitimité à l'utilisation de la force ou de la contrainte), sur l'oppression (même raison).Encore une fois, je crois que tu appeles "libéralisme" quelque chose qui n'est pas le libéralisme. Je n'ai par ailleurs pas dit que notre société était totalitaire (elle ne l'est à l'évidence pas), je dis simplement que des excès de type totalitaire y sont possible, dans la mesure où on tolère l'usage de la force arbitraire par l'Etat, et où la liberté individuelle et le respect des droits humains passe parfois après les impératifs de "justice sociale" (terme vide de sens, et donc arbitraire).à bientôt !
Répondre
L
Mais les inégalités ne sont-elles pas injustices?Je ne remets pas en cause l'humanisme de qui que ce soit. Je trouve juste que définir notre société comme "totalitaire" est excessif. Elle l'est mais bien plus au niveau de la pensée que de l'économie. Au contraiore de toi, je trouve plutôt que le dogme libéral est totalitaire au niveau économique : il débouche sur l'anarchie, sur la loi du plus fort, sur l'oppression du faible.C'est pas une injustice, ça?
Répondre